Le jardin des possibles
hel
Galerie évolutive des éphémères
La voix
J'étais là, mais pas vraiment. Cela ne se voyait pas. Mais tandis que je m'efforçais à toutes choses, que je m'efforçais avec toute l'énergie que l'on doit, que l'on pense se devoir, que je faisais bonne figure et même avec un semblant de zèle par-dessus, tout se fissurait au-dedans. Il me semble en réalité que tout était déjà dans cet état : fissures, vestiges, cratères, néant, vide du vide, grandes plages de temps halluciné. S'il est des temps où il est facile d'ignorer et de faire comme si, ces temps toujours finissent par vous rattraper. Et là, à ne plus avoir l'énergie d'emplir les vides, de mimer, de masquer par-dessus, et de me bricoler encore quelques masques, je ressentais les fissures, l'air qui passe, la houle qui se tient prête à avaler.
J'avais l'idée déjà que puisque tout ce que j'avais tenté de construire, s'échappait, s'écroulait à petit, alors il ne fallait plus rien tenter de retenir, laisser s'échapper d'entre mes mains toutes les miettes des miettes de cette vie au figuré. L'idée bien nette aussi que tout ce à quoi je m'étais escrimée, je ne l'avais désiré en rien, en pas vraiment, à quelques nettes exceptions prêtes, mais si peu au regard du reste. Ce n'était pas un désir du profond qui prenait fin, mais un désir de l'ordre des choses figurées, de l'ordre des choses établies. Telles que soufflées. Telles qu'imprimées par d'autres voix, et qui au final ne me convenaient pas, ne m'avait jamais convenues. Dans le rang je me suis toujours sentie trop à l'étroit mais au-dehors, pourtant, si perdue. C'est une sensation qui se présente ainsi : se sentir de nulle part et de partout à la fois. De partout fugacement. D'ilot en ilot jusqu'à plus rien. Jusqu'à la dérive.
Toute dérive mène à une rencontre, mais il serait sans doute plus juste de dire que toutes mes dérives m'ont menées à des rencontres, et en cela, cela juste, cela seul, se justifie la dérive.
J'aurais aimé être le vent entre les lignes, être là mais pas vraiment, être le silence de Sov et ses tempêtes, le regard d'enfant de Jacques, les mains rugueuses d'Henri, la bouche peinte d'April et ces mille froissements, être son désir aussi, son trait douloureux parfois, et encore être la rêverie d'Antoine, son échappement à toute chose, son être chimérique et insaisissable. Mais puisque je ne sais qu'articuler par la bouche et le souffle, alors aussi serais-je peut-être un peu plus que le regard qui rend compte et prendrai-je voix.
ma préférée :J'aurais aimé être le vent entre les lignes, trop beau ! comme le reste !
· Il y a plus de 7 ans ·Christophe Paris
merci christophe
· Il y a plus de 7 ans ·hel
Oui , plante le ce parasol !!
· Il y a plus de 7 ans ·marielesmots
;)
· Il y a plus de 7 ans ·hel
Hel, le retour :) J'aime quand tu titilles les méandres de l'âme. ..un registre qui te va si bien ...très bel écrit Mamz 'Hel, merci à toi
· Il y a plus de 7 ans ·marielesmots
J'essaie de te répondre ça bug...ma connexion aléatoire peut-être je disais...
· Il y a plus de 7 ans ·Retours tours et détours toujours, et puis toi toujours aussi :)
et j'ai un petit paquet de feuillets sur le coude, alors peut-être planter un parasol quelques temps, on ne sait pas...
merci Marie :)
hel
Superbe. En filigrane vous exprimez subtilement l'usure et l'insasissable ccélération du temps de ces dernières décennies folles où il a semblé iimpossible d'encrer quoi que ce soit.
· Il y a plus de 7 ans ·enzogrimaldi7
Merci :)
· Il y a plus de 7 ans ·L'usure très certainement...
hel
voix magnifique
· Il y a plus de 7 ans ·Susanne Derève
;)
· Il y a plus de 7 ans ·hel
Il faut chanter!
· Il y a plus de 7 ans ·unrienlabime
Que s'il pleut déjà :)
· Il y a plus de 7 ans ·Mario Pippo
Ah non, je suis à la plage sous un soleil de plomb.
· Il y a plus de 7 ans ·unrienlabime
Justement, vous avez plombé l'ambiance :)
· Il y a plus de 7 ans ·Mario Pippo
Café, Thé ? je vous installe à la table du fond ou en terrasse ? :) (sous un parasol si vous préférez, mois je préfère sans mais bon...)
· Il y a plus de 7 ans ·hel
Haha!
· Il y a plus de 7 ans ·Il fait bon par chez vous!
unrienlabime
J'espère bien, j'ai horreur de la froidure. :)
· Il y a plus de 7 ans ·hel
Ça tombe bien, moi aussi.
· Il y a plus de 7 ans ·unrienlabime