Le massacre des innocents
petisaintleu
Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre : je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive.
Oui, je suis venu séparer l'homme de son père, la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle-mère :
On aura pour ennemis les gens de sa propre maison.
Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi ;
Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n'est pas digne de moi.
Qui a trouvé sa vie la perdra ; qui a perdu sa vie à cause de moi la gardera.
(Évangile selon saint Matthieu, chapitre 10, versets 34 à 39)
Quel est donc ce dieu qui par l'intercession de son fils prône la division, la haine, tant d'égoïsme ? Voilà comment pourrait s'étonner le non initié qui prendrait ces paroles sans en comprendre la parabole, sans en saisir le contexte. Sur les réseaux sociaux, les commentaires imbéciles de crétins qui affirment que le Coran n'est qu'un ramassis d'appel au djihad sont du même acabit.
Personnellement, je n'ai pas lu ce texte sacré. Je dois avouer que je ne suis pas intéressé et je ne comprends pas l'arabe, et encore moins celui du VIIe siècle de l'ère chrétienne. En effet, en me référant aux quelques lectures le concernant, j'ai cru comprendre que pas un verset, pas un mot n'ont été modifiés depuis sa rédaction.
Vous est-il arrivé de vous plonger dans la lecture du serment de Strasbourg ? Il date du 14 février 842. Il s'agit d'une alliance militaire entre Charles le Chauve et Louis le germanique contre leur frère aîné Lothaire.
Extrait : « Si Lodhu-vigs sagrament que son fradre Karlo jurat conservat, et Karlus, meos sendra, de suo part non los tanit, si io returnar non l'int pois, ne io ne neuls cui eo returnar int pois, in nulla aiudha contra Lodhu-vig nun li iv er. »
Vous n'y pipez mot ? Il est pourtant considéré comme la première trace d'un texte rédigé en français. Comprenez-vous par ce parallèle qu'il est facile pour n'importe quel intégriste de retourner le cerveau à un crédule en situation de faiblesse intellectuelle, familiale ou sociale ? Il est à penser que tous les imams ne sont pas des obscurantistes. J'habite à Saint-Denis et, à ce jour, je n'ai pas encore été menacé par un musulman avec un couteau sous la gorge pour me me convertir.
C'est toujours la même histoire, celle de chercher des bouc-émissaires dès lors que le changement frappe à la porte : Les Protocoles des sages de Sion, la destruction des métiers Jacquard par les Canuts, le massacre des Italiens d'Aigues-Mortes les 16 et 17 août 1893.
Mais je suis sans doute un imbécile. Je n'ai pas compris, comme aiment à me le rappeler de prétendus catholiques qui me traitent d'immigrationniste quand j'ai le malheur d'affirmer que tous les réfugiés ne sont pas des membres de Daesh, qu'ils ne sont pas dans leur immense majorité comme tout un chacun, comme vous, comme moi, de simples humains qui pleurent d'avoir été arrachés à leur patrie, qui ne rêvent que d'un avenir meilleur pour leurs enfants.
Je ne suis pas un ange et je ne fais pas d'angélisme. Je comprends les tensions et l'exaspération des calaisiens. Je méprise les ultragauchistes, alliés objectifs des barbus, avec le même rêve nihiliste de mettre à terre l'ensemble de l'humanité pour assouvir leurs frustrations. Je n'ai que du dédain pour ceux qui nous dirigent qui ont vite oublié qu'ils récoltent ce qu'ils ont semé à coup de copinage avec les dictateurs, d'alliances contre-nature et de ventes d'armes garantes du bon équilibre de notre balance commerciale.
Alors, que faire ? Je suis désolé. Je ne suis pas un visionnaire. Je ne peux que me faire l'apôtre de la tempérance et vous inviter à ne pas vous engouffrer dans les poncifs, les a priori, les raccourcis qui mènent aux croisades, aux guerres et aux holocaustes.
« Heureux les simples d'esprit »…
Merci de remettre les points sur les i ; personnellement je suis heureuse que l'on parle, avec intelligence, de religion. C'est une dimension de l'homme et même l'athée se définit par rapport à elle, par son absence de foi. Pour moi, il est essentiel de questionner les textes, c'est y trouver une vérité qui fasse écho en moi, sans m'engouffrer avidement dans la crédulité. La seule lutte qui m'intéresse, celle qui n'engage que moi, à vivre ce que je crois plus justement, à apprendre de cette source de sagesse chrétienne à m'élever un peu, à me relier un peu plus authentiquement à celui qui me dépasse, mon créateur. De l'étymologie de religion, relier avec une certaine transcendance, un certain dépassement de soi. Et je crois que ceux qui depuis des lustres se penchent sur le Talmud ou la Torah, les textes bouddhiques, les évangiles ou le Coran non déformé en retirent à peu près la même chose, un certain allègement de l'âme qui par ailleurs souffre du paradoxe d'être humain, une certaine compréhension de soi et du monde qui ne peut amener que vers l'acceptation des autres, vers l'apaisement. Tout le reste pour moi est politique, et pas dans une acception noble du terme.
· Il y a plus de 8 ans ·fionavanessa
Je trouve désolant que l'on ne parle en ce moment que des groupes religieux alors qu'en France le groupe le plus important est constitué d'athées… non-prosélytes.
· Il y a plus de 8 ans ·nyckie-alause
Beaucoup de sagesse dans ce texte.
· Il y a plus de 8 ans ·julia-rolin
Bien vu dans tous les textes dit "sacré" il y a "à boire et à manger" ce qui permet de justifier tous les glaives des assoiffés de pouvoir et de sanctifier tous les esprits tordus ou perdus de leur vivant;
· Il y a plus de 8 ans ·Christian
Une analyse tout à fait pertinente ... J'adhère ...
· Il y a plus de 8 ans ·marielesmots