Le soupçon des lauriers
austylonoir
Il nous faudra sourire,
À notre vieille table en bois,
Le reflet dansant des bougies,
Portant les ombres à l'orchestre,
Spectacle jeté contre les murs,
Contre la pierre taillée,
D'un restaurant tiède
L'odeur du basilic,
S'exhalant en puissance,
Et le soupçon des lauriers,
Dans nos cuillères en bouche,
Et Rome sur la langue,
Pour y traîner ses saveurs.
Comme nous flânions dans la ville,
Sous la pluie féroce,
Nos manteaux par-dessus tête,
Cherchant à te contenir,
Et la hâte de nos pas,
Sans cesse ralentie,
Par les vestiges ancestraux,
Théâtre de merveilles,
Ruelles médiévales et murailles infranchies,
Souvenirs d'empires,
Écrasés sous la terre,
Un goût d'éphémère qui se pensait infini,
L'égo des fascistes,
Et des rois transgresseurs,
Il Vittoriano, autel de la patrie,
Comme un rêve de démesure,
Comme un poids déposé sur l'humble voyageur,
La grandeur de la Cité,
Nous passait entre les doigts.
Voyage en mots légers et frémissants très réussi !
· Il y a plus de 9 ans ·fionavanessa
C'est vraiment bon. Vraiment. C'est tout innervé, ça prend la main, ça donne à voir, à toucher, ça vit et ça fait vivre aussi. Rome. Mais pas seulement. Merci beaucoup.
· Il y a plus de 9 ans ·thib
Un matin clair à flâner dans les termes de Caracalla, une famille d'ecclésiastiques attablée et bruyante en train de manger des "artichauts à la juive", soit dit entre nous un délice. Rome éternelle, où je retournerai encore pour la faire découvrir à ma petite fille…
· Il y a plus de 9 ans ·nyckie-alause
Ça me rappelle de merveilleux souvenirs. Belle évocation
· Il y a plus de 9 ans ·carouille