Le voleur de rêves...
Intrigante
Son regard a quelque chose de singulier, un regard unique, il est perçant, me scrute et me donne l’impression de lire en moi, comme dans un livre ouvert, jusqu’au tréfonds de mon âme, là où je cache et protège toutes mes pensées les plus intimes. Il est face à moi, me fixe et me fouille, avec ce sourire cajoleur qui étire ses lèvres fines, je reste figée comme hypnotisée, mais quel tiroir se permet-il d’ouvrir ?
Un tiroir très spécial, celui où il s’amuse avec ma poitrine, titillant mes pointes tendues, pour me rendre dépendante de sa bouche. Il laisse glisser sa langue sur ma peau, reliant mes seins par une fine trainée de salive qu’il dépose sur ma peau du bout de sa langue. Il aime entendre mes plaintes et s’en délecte. Sa tête sur mon buste, son poids entre mes cuisses, son sexe qui se révèle et qui se colle contre ma peau, insistant. Vais-je ouvrir le passage, le laisser s’immiscer, m’inonder de sa puissance et goûter aux saveurs que je m’interdis. J’en ai tellement envie, dois je me laisser aller à cette volupté ? Il empoigne mes hanches, insiste, me lèche encore plus, mime avec son bassin une pénétration, se frotte et me pousse à céder. Je suis dans mes songes, dans mes pensées secrètes, mon royaume, mon jardin à moi et à personne d’autre… il est le seul à percer les secrets si bien enfouis, comment fait-il ?
Un autre tiroir s’ouvre, celui où son souffle contre mon oreille m’effleure, il est en moi et je sens le mouvement de ses reins, son sexe qui plonge à l’intérieur de mon corps qui frémit à chaque poussée. J’ai mes jambes qui s’enroulent autour de sa taille, sa langue caresse mes lèvres, les poussent à céder pour la laisser entrer, impatiente de se mélanger à la mienne. Je desserre timidement cette frêle barrière, conquise et il plonge, goûte, et approfondit ce baiser qui me laisse à sa merci. Il me tient serrée contre lui, si fort que la respiration me manque… il s’abreuve de mes gémissements et persiste pour me faire capituler.
Encore un tiroir, cette fois il explose en moi, ses deux mains de chaque côté de ma tête qu’il guide vers l’arrière. J’aime lorsqu’il me tient ainsi, je me laisse aller, il me dévisage tendrement, puis il se penche et ses lèvres dévorent ma gorge offerte. Elles suivent la ligne bleue d’une veine, où le sang fouetté par cet accès de passion palpite ardemment.
Il est excité par mes gémissements que je ne retiens plus. Je ne peux m’empêcher de crier face à cette jouissance qui me dévaste et m’emporte vers des sommets encore jamais atteints. Il éternise cet orgasme en poursuivant ses mouvements en moi pour prolonger cette extase, s’empare de mes fesses qu’il caresse et qu’il masse. Ses mains remontent pour se poser sur l’arrondi de mes hanches, puis glissent langoureusement vers ma taille qu’il aime effleurer. Je me cambre pour lui et serre le drap entre mes doigts comme pour retenir un peu plus ce bonheur qui s’enfuit.
Mais où a-t-il trouvé les clefs de mon âme, comment me les a-t-il dérobées. Elles sont toujours là, en moi, cachées, je reste la maîtresse de mes pensées et personne ne peut entrer en moi de cette manière, comme ça, avec tant de facilité, pour mettre le chao dans mes tiroirs si précieux.
Je reviens à la réalité, je suis dehors, sur une place. Un café où des voix bruyantes sur ma droite me troublent, j’entends les braillements des serveurs, un homme qui commande un crème attend patiemment, avec un calme presque olympien dans ce brouhaha environnant, des bancs sur ma gauche avec un couple d’amoureux qui s’embrasse. Les gens passent autour de moi et me regardent comme si j’étais folle. Seule, immobile, je scrute chaque recoin, chaque homme qui passe devant moi…
Où est-il ? Est-ce que tout cela n’était qu’un rêve ? Comment a-t-il réussi à me voir ?
Mes barrières sont infranchissables, enfin je le pensais jusque-là. J’ai lu dans ses yeux qu’il me connaissait par cœur, qu’il savait tout de moi, d’un regard, il m’a découverte, pressentie. J’ai éprouvé à cet instant une crainte, celle d’être ainsi offerte, puis une sorte d’allégresse…
Vais-je le revoir, le gardien de mes rêves ?
Je reprends le contrôle de mon corps, préserver le secret de mes pensées, c’est me protéger et garder ainsi le contrôle de mes émotions…
Je marche doucement, me sentant observée, je me concentre sur le bruit de mes talons sur le sol, tout en comptant mes pas. Je pose mes lunettes de soleil sur mon nez, comme pour me protéger, quelques secondes plus tard, je les enlève avec un sourire en coin… je retomberais peut-être sur lui, ce voleur de rêves… j’aime qu’il me lise.
À quelques mètres de là, l’homme au café du coin savoure son petit crème par petites gorgées, encore sous le charme de cette lecture enivrante
Qui sait ce qui se passe dans la tête des hommes et des femmes derrière leurs lunettes noires à la terrasse des cafés... ?
· Il y a environ 12 ans ·Très belle description en tout cas.
wen
Ah oui ! L'érotisme en est délicieux et la magie du regard, dévoilée par la chute, laisse forte impression.
· Il y a environ 12 ans ·Yannick Bériault
une lecture enivrante ;) vraiment!
· Il y a environ 12 ans ·Sweety
Olivier l'a dit: "superbe", je me suis laissé porter, emporter par ce conte merveilleux qui nous pousse à de délicieux instants oniriques, aux fantasmes les plus suaves. Votre plume me renverse, vos textes sont de vrais moments de lecture, votre talent semble prendre sa place et je pense que, très vite, il explosera. Votre style, le rythme du texte n'éprouvent aucune faiblesse et on a, une fois encore, envie d'être celui qui motive ces pensées. Je suis comblé par les textes d'Audrey et dans l'attente de Miranda. Bravo...
· Il y a environ 12 ans ·arkhaam
CDC
· Il y a environ 12 ans ·Patrice Merelle
hum!!!!j'ai déjà vécu cette scène héhéhé..sinon superbe
· Il y a environ 12 ans ·cecilia