Les amants de ma femme (quatrains pour une Noble Cause).

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Les amants de ma femme ont des cuisses costaudes.

Leurs membres sont dressés aux coïts sans manières.

Quand elle va vers eux, nue comme une ribaude,

Ils lui disent des mots très crus et très sincères.

Le corps-à-corps commence, et dure fort longtemps.

Cela dérange bien le voisin du palier.

Sa libido alors se gonfle brusquement,

Il veut la satisfaire, au lieu d'atermoyer.

Mais l'appétit glouton de ma femme est ingrat.

Quand l'amant épuisé git, vidé, sans ressort,

Elle se plaint, grognant "Moi, ça me suffit pas!"

Et puis, sans barguigner, elle le fout dehors.

Il se produit alors un moment de silence,

Une simple accalmie, car, malheureusement,

La porte tout soudain se rouvre avec violence:

Ma femme est juste allée chercher un autre amant.

Et ça repart, hardi ! Car le nouvel élu

Doit prouver sa vaillance et sa fougue inventive.

Ma femme l'encourage avec des cris aigus.

Le voisin est rempli d'envie copulative.

Ma femme crie alors au voisin fou de rut:

"Amène-toi, voisin, et sans ton caleçon !

Nous ne serons pas trop de trois pour l'amour brut.

De mon nouvel amant, je ne sais pas le nom."

"Eh bien !" me direz-vous, "Qu'en pense le mari ?"

Moi-même, en l'occurrence. Eh ! Je rigole fort,

En regardant tout ça depuis le Paradis,

Car cela fait déjà sept ans que je suis mort!

 Edouard HUCKENDUBLER   (Très humble serviteur  de Calliope,     Terpsichore et Eros.   J'ai un boulot fou !)