Les enquêtes d’Hercule Poivrot (75)

Hervé Lénervé

Hercule est fraîchement veuf.

- C'est quoi tout ce vacarme ?

- C'est rien, commissaire, c'est Hercule qui cuisine un suspect pris au collet la main dans la marmite.

- Je veux un avocat !

- Trop tard, il fallait le demander avant de franchir la porte de la salle d'interrogatoire. C'est la nouvelle procédure. Nul n'est censé ignorer la loi. Tu vas avouer ordure ! Tu avais prémédité ton assassina.

- Ça m'étonnerait, je ne savais même pas que j'allais tuer, ce jour-là et encore moins qui j'allais bien pouvoir tuer ? Je suis un impulsif, moi !

- Alors, cela t'as pris subitement, comme ça. Tu t'es dit, tiens je vais me tuer celle-ci ou bien celle-là. Mais pas de bol, mon bonhomme, car là, tu es tombé sur mon épouse, madame Poivrot, en personne elle-même, et là, vois-tu, j'en fais comme qui dirait, une affaire personnelle. Je vais déployer toute ma sagacité perspicace légendaire pour te confondre Et te faire avouer.

- J'ai rien fait, m'sieur, c'est même pas moi !

- Tu as été pris sur le fait par trois policiers.

- ils se sont trompés, je portais assistance à une personne en danger de grand péril.

- En l'étranglant ?

- Pas du tout, je prenais son poult.

- Et son collier.

- Il me gênait pour sentir les pulsations. De toute façon, peine perdue, elle n'en avait plus. On me l'avait prétué avant moi.

- C'est toujours ça quand on lambine. On croit qu'on a tout l'temps et on arrive après la bataille, quand ça n'bat plus. De toute façon, peu importe, tu es mon homme, mon bonhomme et je serai intraitable sur ta peine, même si cela m'arrange pour la répartition des biens, elle voulait divorcer.

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