Les fantaisies oniriques de la destinée
Maud Garnier
Elle y avait cru, il disait « c'est pour toujours », pensait-elle en fleurissant sa tombe. Elle se sentait abandonnée, vide, comme morte elle-même, depuis cet accident qui l'avait laissé plonger dans le coma durant 6 mois, son mari décéda pendant qu'elle dormait sans qu'elle puisse lui dire adieu.
Jonathan est aide-soignant à l'hôpital, dans le servie ou Elisa est hospitalisée. C'est à lui qu'est dévolu la tâche des faire la toilette des patients plongés dans le coma. A la relève des soins on l'informe de l'arrivée d'une nouvelle patiente.
Jo entre dans la chambre puis s'arrête ébahi devant cette apparition.
Depuis deux nuits, une femme vient visiter ses rêves, la patiente allongée dans ce lit est le sosie de sa visiteuse nocturne. Comment cela est-il possible ? Ainsi son inconnue répond au doux prénom d'Elisa. Jo s'approche lentement pour détailler ses traits. Il commence sa toilette en rougissant malgré son habitude, gêné de devoir dévoiler l'intimité de la jeune femme. Il se fait aussi doux que possible, transformant ainsi la toilette en un instant de douceur, caresse et tendresse. Il accompagne ses gestes de paroles apaisantes.
— Bonjour Elisa je suis Jo, votre aide-soignant, je vais faire votre toilette.
— Là je vais savonner votre bras, de haut en bas, de l'aisselle jusqu'à la main. Maintenant, je vais vous rincer, je vais nettoyer votre cou à présent, puis votre torse. Je dois vous basculer sur le côté pour laver votre dos.
Ainsi énumérant ses gestes, Jo espère que cela rassure sa patiente. Il doit poursuivre sa tâche pour d'autres patients. Avant de quitter le service il retourne dans la chambre d'Elisa.
— Bonne nuit Elisa à demain
Jo se couche tôt ce soir-là, l'image de sa nouvelle patiente imprimée sur ses rétines. Il revoit, malgré lui, la plastique magnifique de la jeune femme, ses attaches délicates, quelques égratignures et ecchymoses marquent encore son beau visage et son corps, suite aux meurtrissures subies pendant l'accident qui a coûté la vie à son compagnon. Au moins avait-elle survécu, pour l'instant, nul ne sait si elle se réveillera ni quant. Jo s'endort sur cette pensée.
Dans son rêve, il y a du soleil, une plage, et sur un transat Elisa lui sourit.
— voilà ton cocktail Elisa
— hum, merci Jo !
Leurs doigts se touchent alors qu'elle prend le verre, il ressent des picotements où leur peau est entrée en contact. Il s'allonge à son tour sur le transat à ses côtés, ils écoutent les vagues qui roulent sur le sable là, juste devant leurs yeux. Elisa laisse retomber son bras, le dos de ses doigts effleure la main de Jo, puis leurs doigts s'entremêlent sans que leurs regards ne s'accrochent encore.
Jo reprend son service à l'hôpital, lors de la toilette d'Elisa il lui raconte son rêve précédent. Chaque nuit Jo rejoint la jeune femme dans ses songes, chaque jour il la retrouve inanimée, pourtant elle semble si vivante durant les nuits mais demeure inerte au long des jours. Dans son monde onirique, après leurs doigts, leurs lèvres se sont jointes.
Il regarde ses lèvres craquelées qu'il humidifie doucement. Il regarde les tubulures qui maintiennent en vie ce corps amaigrit et son cœur se serre. Il continue de décrire à Elisa les rêves qui se poursuivent chaque nuit dans son esprit, une vie parallèle qui lui occupe l'âme.
Une larme roule sur la joue d'Elisa.
De quel droit vient-il lui conter sa douche romance, alors que son corps se meurt et que son conjoint est parti rejoindre les anges. Jo n'a pas le droit de se laisser envahir par ces jolis songes. Il veut s'empêcher de dormir sans y parvenir, il essaye alors les somnifères pour s'assommer et annihiler ses rêves, mais rien n'y fait, et le temps passe, les mois défilent.
Chaque jour passé loin de son travail se traduit par des jours loin d'elle, il lui arrive de venir à l'hôpital sur ses temps de repos pour s'asseoir à côté de l'élue de son cœur, sous le regard réprobateur de ses collègues.
Durant son temps de congé, une nuit, se passe sans rêve, Jo est déboussolé, presque « en manque ». Une deuxième nuit sans songe le rend fou d'inquiétude, il se passe quelque chose.
Il fonce à l'Hôpital, Elisa n'est plus dans sa chambre, affolé il questionne le personnel, a-t-elle quitté ce monde ?
Il obtient enfin une réponse, court dans la nouvelle chambre et découvre Elisa les yeux ouverts. Il se précipite auprès d'elle.
— Elisa, Elisa tu es réveillée, enfin !
— Qui êtes-vous ? Où est mon mari ? Nous venons d'avoir un accident puis tout est flou dans mon esprit
5 mois plus tard.
Elisa s'en sort, sans aucune séquelle, physique, cognitives ou neurologique, hormis ce trou de six mois dans son existence.
Elle y avait cru, il disait « c'est pour toujours », pensait-elle en fleurissant sa tombe. Elle se sentait abandonnée, vide, comme morte elle-même, depuis cet accident… puis Jo est venu la voir tous les jours, petit à petit il lui a conté l'histoire extraordinaire de leurs nuits « ensembles » jusqu'au jour de son réveil.
Les rêves de Jo avaient disparu, la nuit… puisque désormais, il pouvait rêver, tous les jours… avec Elisa à ses côtés.
où le romantique
· Il y a plus de 4 ans ·rime avec onirique...
Jo et ses rêves insistants
qui deviennent consistants...:
du rêve à la réalité
Elisa à ses côtés .
rechab
Merci beaucoup !
· Il y a plus de 4 ans ·Maud Garnier
La force du rêve et la force des mots, merci Maud :)
· Il y a plus de 4 ans ·André Page
Merci à toi de me lire., des bisous ♡
· Il y a plus de 4 ans ·Maud Garnier
Une histoire qui finit bien !
· Il y a plus de 4 ans ·Louve
Et oui ! Elisa avait déjà perdu son mari, je voulais pas qu' elle se retrouve seule ;-)) merci pour tes lectures plein de bises ♡
· Il y a plus de 4 ans ·Maud Garnier
Ah !!! C'est magnifique ! Bravo, Maud !!!
· Il y a plus de 4 ans ·Sy Lou
Merci ma Sy Lou de me lire et d'aimer mes mots ♡ bisous
· Il y a plus de 4 ans ·Maud Garnier
Une très belle émotion ! MERCI !
· Il y a plus de 4 ans ·astrov
Merci a toi !
· Il y a plus de 4 ans ·Maud Garnier
le confinement te rends prolixe ;))) bisousssssssssssss
· Il y a plus de 4 ans ·Patrick Gonzalez
En fait c'est des anciens textes que je n'ai plus voulu confiner dans mon ordi ;-)) bisoussss itou
· Il y a plus de 4 ans ·Maud Garnier