Les psys, c’est pas du gâteau !

Il me dit : « Hier, c'était dimanche et vous n'avez pas publié vos anas.

Je lui dis : « J'ai oublié. »

Il me dit : « Voilà plus de cinq ans que vous les publiez chaque dimanche. Ne croyez-vous pas que ce serait un acte manqué qui voudrait que vous preniez une pause, de la distance avec ce site. »

Je lui dis : « Avec vous, on ne peut pas manquer un truc, sans que ce soit toujours un acte manqué. Je raterais mon percepteur en lui tirant dessus, vous me diriez que c'est mon inconscient. Par contre, si je touche ma cible, là, c'est bien, c'est normal, je suis normal.

Il me dit : « Qu'avez-vous fait la semaine dernière ?

Je lui dis : « Rien, j'ai horreur de la pluie, j'ai horreur d'être mouillé. »

Il me dit : « Vous avez peur de vous jeter à l'eau, de prendre des décisions, d'assumer vos responsabilités. »

Ils aiment bien jouer avec le langage, les psys, ils disent que c'est notre inconscient qui se manifeste.

Je lui dis : « Pas du tout, c'est à cause de mes cheveux qui frisent à l'humidité. »

Il me dit : «  Ça c'est le visible, mais à l'intérieur, les pluies sont des larmes. »

Je lui dis : « Personne ne s'est jamais noyé sous une ondée. Tiens, il pleut, si j'allais me suicider un peu, moi ! »

Il me dit : « La dérision est un mécanisme de défense, dites-moi, ce qu'il y a de si effrayant avec la pluie. »

Je lui dis : « Attendez, je cherche. »

Ce qui est bien avec les psys, c'est quand vous ne trouvez pas, ils trouvent pour vous.

Il me dit : « Et si je vous disais que votre crainte de l'eau, vous ramène au temps fœtal. Que vous craignez de vous infantiliser. Est-ce que cela vous parle ? »

Je lui dis : « Bof, vite fait. Je préférerais une explication moins lointaine. »

Il me dit : « Alors, je ne vois que votre procédure de divorce actuelle. »

Je lui dis : « Effectivement, là, c'est du récent, je suis en plein dedans et pourtant j'aime ma femme. »

Il me dit : « Lui avez-vous dit ? »

Je lui dis : « Non, je n'y arrive pas ! J'ai peur qu'elle rie de moi. »

Il me dit : « Voilà, nous y sommes, votre peur de la pluie, vous renvoie à votre incapacité de vous mouiller. »

Les psys, ils sont comme les chats, ils retombent toujours sur leurs pattes. Heureusement, que je ne lui avais pas dit, que j'avais peur du tonnerre, aussi. Il aurait évoqué les coups de foudres d'Eros.