Les temps variables

Le temps égratigne le silence de ses ongles rouges. Le bruit de ses flots rend l'esprit ahuri.

Alors je le pêche à vif pour trouer la mort.... Et je plonge, et descends, lentement, au milieu des vagues.

L'eau hypnotique me boit dans la jungle des sens et je sombre dans la fosse pour y dérober le sel.

Je rampe le long des algues dont les gouttes me déflorent le visage.

Le retour s'impose pour imbiber les murs qui domptent les masques noirs crochetés de fer.

Pourtant, qu'importe le temps... car les pierres crient comme les oiseaux et m'invitent à rejoindre les ramures où la conscience de l'aigle sature l'horizon.

Alors l'infini des sources me capte vers la caverne où s'invagine la voix d'une femme.

Tout n'est plus que naissance, sans cesse renouvelée.

La roue des souvenirs trépigne. Les jardins de l'enfance déposent la croûte du bonheur sur les peaux du silence qui se déchirent pour l'amour.