Lettre à Ginette

Ma chère Ginette,

Je ne vais pas, ici, vous conter de sornettes,
Nous deux ce sera plus qu'une courte amourette.
Je repense à vos yeux ravissants de fillette,
Vos guibolles, vos mains et votre silhouette,

L'argent de vos cheveux qui couvrent votre tête,
Le merveilleux tissu de vos longues jupettes,
Votre divine odeur, naturelle et discrète,
Vous devez être née parmi les pâquerettes.

Il me faut ressortir ma vieille savonnette,
Parce que, ces derniers temps, sous mes bras, ça fouette...
Pour ne rien cacher, j'ai quelques défauts, Ginette,
Quand je suis au lit, le soir, tard, parfois, je pète,

Parfois, j'ai des soucis avec ma bistouquette,
Je fume, je bois, je parie, j'ai quelques dettes,
Mais je vous promets, ma chère et tendre alouette,
Des nuits endiablées et sauvages sous la couette.

J'aurai toujours pour vous un repas, une assiette
Remplie de cent couleurs, de variétés secrètes,
Abondance de fruits : figues, dattes, noisettes…
Vous goûterez à ma légendaire blanquette.

Je sais ce qu'on dit, mais je ne suis pas si bête,
Pas si vieux, pas si fou, ma petite Ginette,
Je sais, qu'au quotidien, vous n'êtes pas parfaite,
Nul ne l'est, mais je vous aimerai imparfaite.

Nous traverserons les printemps et les défaites,
Dans le ciel, vous serez, la traînée des comètes,
Mon briquet, mon flambeau, mon unique allumette,
Le centre de ma vie, le cœur de ma planète.