L'information deux fois zéro

mark-olantern

Article réalisé pour mon cours de rédaction (février 2013) sur la connivence médias-politiques, fait le matin même du rendu car pas le temps de le faire avant. J'ai fait quelques petites rectifs.

L'information deux fois zéro


Au milieu de la tempête médiatique et des houles informatives, l'image du politique voguant au fil des courants journalistiques s'impose d'elle-même.


Est-ce la presse qui prend le politique ou le politique qui prend la presse ? On peut s'interroger. L'un, de par son narcissisme primaire et sa soif de pouvoir, possède ce besoin irrépressible de posséder bonne presse. L'autre, n'a d'autre choix que de pousser le lecteur à choisir sa gazette, numérique, télévisuelle ou faîte de papier. Du papier mâché, trempé dans l'eau salée puis jeté en pâture aux amoureux des lettres de sang.


La mer d'échines

La tendance veut que l'infertile soit dans chaque une, chaque jour. Du fait divers, du fait d'hiver, qui divertit la masse, à la masse. Dans ces conditions, le politique est une source intarissable.

Celui-ci n'est rien sans le journaliste et le journaliste n'est rien sans le politique. Le premier, entretient une relation d'enfant avec le second, s'imposant comme la mère. A chaque sortie, il calibre son discours, tente d'avoir le propos démarquant sans choquer. Et s'il a des choses à se reprocher, il tentera de noyer le poisson dans un torrent de belles paroles. La mère veille et l'enfant rêve. Dans son complexe œdipien non résolu, le politique aimerait prendre pouvoir sur la mère ; être aimé et choyé par sa Belle. « Oui Papa, c'est moi le plus fort ! ». Et lorsque sa popularité est happée dans la chute, un détour par la case « gens » (ou « people ») est bienvenu. « Regardez ma femme comme elle est jolie, et mes enfants, vous les avez-vus ? ».


Prenons donc le large !

On se pose donc des questions existentielles sur François et sa compagne Valérie. Dès lors le résultat du second tour des présidentielles 2012, la peur s'est abattue sur la ville. « Mais madame est journaliste et c'est pas compatible avec son rôle de bonne femme dévouée à la cause maritale, alors elle doit tout arrêter, hein !? ». Oui mon Amiral, de l'or nous avons entre les mains !
Valérie se défend (par Twitter ? Ah non pas encore...) en déclarant dans un entretien à Elle (qui ça « Elle » ?) qu'elle pourrait continuer son métier de journaliste sans « gêner François et le gouvernement ». Elle ne participerait donc pas au débat politique. Son point de vue est plus qu'honorable. Elle se positionne en tant que femme indépendante et mère de ses enfants. Cela s'appelle la dignité. Mais bon histoire de faire du chiffre, on va quand même continuer à en parler. Des débats de fonte.


En l'horizon, un avenir ?

Chose remarquable, la question ne se pose jamais dans le cas contraire : quand l'homme a le second rôle, qu'il est dans l'ombre de Reine Soleil. C'est ce que pense Patrick Eveno, spécialiste des médias et professeur à la Sorbonne. Il lance dans un article publié sur RFI le 28 mai 2012 : « on est encore dans le système de la femme soumise à l'homme ». Débat clos.

Les lettres de noblesse sont bien loin ; là-bas échouées, à l'horizon. Alors arrêtons ce déferlement de bêtises et posons-nous les vraies questions. Quel idéal de société voulons-nous ? Comment redonner envie aux gens de vivre tout simplement ? Ce trop plein d'informations obsolètes n'apporte strictement rien si ce n'est davantage de vide dans un monde créant l'ignorance et fuyant les fondamentaux.

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