L'innocence retrouvée
neutrinos
Janvier 2013.
Le ciel peut bien attendre. La fin n’est pas venue. On avait pourtant parlé du calendrier maya et de catastrophes planétaires. Je marche d’un pas hystérique, le corps parcouru d’une joie blanche. Une excitation qu’aucune cendre ne peut éteindre. Je reçois des coups d’épaules dans la foule qui se presse partout ou mon regard se porte. J’avance. Je me bouscule de la foule compacte. Je ne sais pas ou je vais. Gesaffelstein me poursuit et m’assèche les oreilles et me commande et m'automate. Je ne pleure pas. Tout va bien. Je suis la musique. On verra bien ou elle ira. Jusqu’au printemps?
Mars 2013.
Lorsqu’arrive le printemps, il y a comme une sensation de légèreté dans l’air. "People screwed up" de Griefjoy est alors le morceau idéal pour vivre la désillusion qui vient. Une ballade un peu triste mais dont la scie va lancer en vrille énervée un rythme impérieux et impossible à ignorer. Catharsis. Danse vaudoue sous les étoiles. En réalité, la première fois que je découvre ce morceau, je suis dans le métro et je n’arrive pas à y croire. La douce violence de ce titre est sidérante. D’un seul coup, il n’y a plus de béton au dessus de ma tête mais seulement le ciel et l’espoir. Please do not go…
Juin 2013
L’été enfin. Hollysiz chante « come back to me ». Le son des années 80, le retour à la danse salvatrice et joyeuse. Juste la danse et le son. Flashdance. Pendant que le stroboscope et la boule à facettes nous invitent à rêver des années 70 et 80, Soul Train, le Palace, le Studio 54 nous jettent des œillades appuyées tandis que nous dansons à perdre haleine pour oublier qui nous sommes et dans quel état nous y sommes.
Septembre 2013
Tandis que la rentrée des classes fait rage, un certain nombre d’élèves dissidents décident de ne pas rentrer dans le rang après que les expulsions de jeunes lycéens en situation irrégulière se soient fait connaître du grand public. La France ne marche pas encore au pas mais certains aimeraient bien. Jackson and his ComputerBand joue ARP#1 qui colle tellement bien à cette époque. Avance, avance, ne regarde pas en arrière. Vient dans la transe. Tout est tellement moche, ne te retourne pas.
Décembre 2013
Et si finalement… Ce n’était pas la fin de tout. Mais qu’on pouvait encore tout recommencer. Un air de violon. La voix grave d’Etienne Daho qui chante « Epaule Tatoo » , euh, pardon « les chansons de l’innocence »… Tandis que je regarde le clip, je repense à toutes ces nuits dont j’espérais qu’elles ne finissent jamais. L’air d’Etienne s’enroule autour de moi, me délivre sa bienveillance, son adolescence même. Ca y est, j’y suis, je crois encore. L’innocence retrouvée. C’est l’histoire de la musique. Quand un morceau est vraiment bon, il sent toujours le neuf. On l’aime à jamais et c’est toujours la première fois. Merci Etienne.
Excellent, du rythme et un tourbillon qui vous emporte, très joli travail, bravo
· Il y a presque 11 ans ·marielesmots
Merci Marie, c'est tout à fait ce que j'avais en tête en l'écrivant!
· Il y a presque 11 ans ·neutrinos
J'aime bien, il y a quelque chose dans le style, un dynamisme qui rend le texte vivant et agréable à suivre...
· Il y a presque 11 ans ·------
Merci Lengo, pour ce commentaire, très agréable, de la part de quelqu'un qui visiblement aime également beaucoup le rythme des mots.
· Il y a presque 11 ans ·neutrinos
je vous ai mis en coup de coeur pour que vous ayez plus de lecteurs. C'est bien dommage que personne ne vous ait commenté. C'est "injuste" pour moi. Et le cdc va bientôt disparaître.
· Il y a presque 11 ans ·elisabetha
Ah je ne savais pas que le cdc allait disparaître, c'est dommage.
· Il y a presque 11 ans ·neutrinos
dommage que je ne peux suivre toutes tes références musicales car j'ai trouvé ton texte formidable, et extrêmement "vivant". Un grand bravo.
· Il y a presque 11 ans ·elisabetha
Bonjour Elisabetha. Merci beaucoup pour le commentaire. Les références musicales sont sur la droite de la fenête sous le titre "musique associée". On peut les écouter en suivant le texte.
· Il y a presque 11 ans ·neutrinos