Ma colle ombre

nessim

Le jour où les oiseaux se retrouvent par paire,
J'irai comme tous les ans m'assoir sur le banc,
En tenue élégante, fleur à la boutonnière,
Répondant d'un sourire au regard des passants.
 
J'aurai entre les doigts un bouquet de violettes,
Qui fleure ta présence avec délicatesse,
De son parfum sucré me vient printemps en tête
Il me souvient ta peau de soie sous mes caresses.
 
Je t'entends qui sourit, je vois tes yeux rieurs,
Oui je sais, à mon âge, c'est idiot, romantique
Mais ta fleur préférée est si emblématique
Qu'elle m'offre ta présence où que tu sois ailleurs.
 
-•-
 
Ce jour où les oiseaux viendront à s'apparier,
Je ferai tout comme eux à rechercher ma paire,
Je me poserai au banc, à t'attendre, patienter,
Comme si, comme avant, comme je faisais hier.
 
Et si je tremble un peu ce ne sera que d'âge,
Et si mon pas est lent ce sera pour savourer
Ce chemin en surplomb du bord de nos rivages,
Ce temps qui nous conduit jusqu'à nous retrouver.
 
Bien qu'ils me disent tous que tu ne viendras pas,
Que le mal t'a saisie pour passer la frontière,
Moi je te sais, te sens toujours auprès de moi,
Du fleuve de l'amour tu es mon estuaire.
 
-•-
 
Aujourd'hui les oiseaux se partagent file de l'air,
Sur le banc je confie mon seul temps qui passe,
Je te parle, te raconte un monde bien ordinaire,
Un monde qui devient fou et où rien ne t'efface.
 
Je fais comme on faisait revisitant nos lieux,
Je m'évade au rebours du tracé de nos pas,
Partout où je m'arrête, je réserve pour deux,
Je leur dis : elle viendra, sachant que tu es là.
 
Je ne rate nulle date à nos anniversaires.
Cette mi-février est ma plus préférée,
le printemps qui s'apprête à fêter fin d'hiver,
Me rapproche de toi un peu plus chaque année
 
-•-
 
Bientôt quand les oiseaux battront des ailes à deux,
Sur le banc attendra un autre homme que moi,
Je serai au printemps du temps d'un autre lieu,
A une mi-février qui nous envolera,
Ensemble, à nouveau
Tu verras…
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