Ma mère, cette héroïne ...

Dans un cadre de nacre où l'argent se faufile
En reflets et volutes son image est gravée
Elle est mère bien qu'enfant et ses jours défilent
Tour à tour riant ou tremblant en secret

La voilà toute émue à contempler le soir
Au chevet de sa fille en belle au bois dormant
Cet enfant qui grandit, dans un lit à tiroirs
Sans qu'elle puisse maudire ce fatal tournant

Dans le miroir commun scintille la lueur
De son regard immense où se perdent mes peurs
Car elle plonge en mon âme, toujours pleine d'allant
Pour y défaire la trame des cauchemars d'antan 

Femme active en journée qui débrouille des nœuds
Entre école et bureau, faisant du mieux qu'elle peut
Elle cède enfin le soir comme une enfant gourmande
A nos étreintes douces, à la guimauve tendre…

Ô ma mère je voudrais, comme on pose les armes
Par ces vers te confier combien tu m'es précieuse
Et si lors j'oubliais un beau jour d'être heureuse
D'un seul mot tu saurais enluminer mes larmes !

Eleanor Gabriel