Maman, c’est bien toi ?

Dring, dring, dring… acpp (Après C'est toujours un Peu Pareil, l'ancêtre).

-         Oui, allô ! Quoi, maman ? Mais tu es morte depuis dix ans !

-         Et alors, je suis toujours ta mère, que je sache et je peux prendre de tes nouvelles, puisque tu ne viens jamais me voir.

-         Je n'aime pas les cimetières, c'est mortel avec tous ces morts.

-         Tu pourrais quand même faire un effort, car j'ai des choses à te dire que je n'ai pu faire de mon vivant. Tu sais ce que c'est, on remet toujours à plus tard en croyant que l'on a l'éternité pour dire les secrets familiaux.

-         Je comprends, excuse-moi, je t'écoute, maman.

-         Ton père n'est pas ton père !

-         Tudieu !

-         Qui te l'a dit ?

-         Quoi ?

-         Que c'était Dieu !

-         Arrête tes bêtises, tu n'as plus l'âge.

-         Justement, le mensonge n'existe plus dans la mort. En vérité, mon fils, je te le dis tu es le fils de Dieu !

-         Mais je ne suis même pas croyant et même athée pour tout avouer sans pardon demandé.

-         Justement, il va falloir que tu te hâtes pour sauver l'humanité.

-         Merde ! Mais pourquoi moi ? Je me fous de l'humanité comme du billet gagnant du loto, il n'y a rien à sauver chez l'homme. Il est la pire des créatures vivantes.

-         Écoute, je n'ai pas tous les éléments des décisions de ton père. Les voix du Seigneur sont étanches.

-         Fils de Dieu ou pas, moi, je m'en fous ! J'ai des trucs à finir, ma lessive de trois semaines et je ne te parle même pas de la vaisselle. Alors, tes sornettes, tu peux les garder pour les bigots à gogos. Content de t'avoir réentendu, maman. Je raccroche. Repose-toi bien en paix. Bises !

***

Allô, oui, bonjour madame, je voudrais connaître la procédure pour changer de numéro de téléphone, s'il vous plait.