Marquise de Pompelard

MARQUISE DE POMPELARD

Nuit du 9 octobre 1823, une calèche file dans les rues de Paris. A l’intérieur, le Comte de La Verge. Fin du rendez-vous nocturne chez la Marquise de Pompelard. La belle rousse profite en effet des voyages de son mari pour recevoir. Et elle a du savoir-faire ; une maîtresse de maison hors pair. Elle sait recevoir en grande pompe.

Madame  le comble. C’est pour cela qu’il l’a choisie, du reste. Oh, il aurait pu trouver son bonheur parmi les danseuses d’opérette de l’Excelsior où il a ses entrées…

Mais il n’est pas cocottes. Il ne conçoit les plaisirs de l’alcôve qu’avec une femme de son rang.

Et la Marquise de Pompelard est une reine. La Reine du Tout Paris pour la turlute.

Elle vous scalpe le mohican comme personne.

Cette inclination, il la sentit dès leur première rencontre au bal du Prince de Moll. Une gourmandise naturelle. A sa façon s’enfiler les mignardises, il sut qu’il avait affaire à une grande professionnelle. 

Au cours de cette cérémonie, elle l’emmena discrètement dans la bibliothèque du Prince à l’étage. Les bruits sourds de la fête en fond sonore, elle prit un ouvrage dans les mains et le feuilleta devant son partenaire.

- Regardez, cher Comte. Cet endroit est superbe et il abrite un ouvrage de choix : le dernier volume du naturaliste Buffon. Histoire Naturelle. Vous verrez, une pure merveille !

Aussitôt, elle posa l’ouvrage ouvert sur le guéridon, se baissa, déboutonna la redingote et le pantalon du comte ébahi.

Et lui brouta l’asperge, la belle jardinière.