Minus, le virus !

Plus simple que le virus, dans le vivant, y'a pas ! Une capsule ridicule, un peu de cytoplasme dedans pour bien le remplir de quelque chose et son acide nucléique, voilà c'est tout pour l'unicellulaire, pas de quoi fanfaronner, ni sonner trompette et battre tambour à l'assaut de tous les autres mastodontes qui l'entourent.

Pourtant, comme dans une fable de monsieur des Petites Eaux Rurales, il va tuer, tuer et tuer encore et comme il n'a aucune idée de la mesure, il va jusqu'à mettre en péril l'humanité entière... peut-être.

Pour le biologiste, le virus est au plus bas de l'échelle du vivant. Houe le minus, ce virus !

D'ailleurs, il en est à la frontière. Il peut avoir, toujours pour le biologiste, les trois propriétés, de la vie qui le classent parmi nous, si, si, puis les perdre ensuite pour n'être plus qu'un minéral sans métabolisme qu'on garde dans un bocal de cornichons pendant des années sur une étagère à la cave. Pourtant, remettez-le dans un biotope approprié et il renaîtra de ses cendres, tel l'autre piaf de la mythologie.

Tantôt pierre, tantôt animal, il est bactériophage avant tout. Il s'accroche sur une énorme bactérie par ces fibres ridicules, lui injecte son acide nucléique et laisse sa carapace desséchée sur le zeppelin, tandis qu'à l'intérieur de son hôte, il va prospérer. Contrairement à tout vivant qui se respecte, pas de mitoses pour lui, non, trop compliqué, il se contente de se dupliquer, carrément, en milliers d'autres petits virus identiques, des clones polycopiés qui finiront par faire exploser la grosse bactérie et libérer une armée de combattants pour assaillir une autre bactérie plus fraîche et moins usée par l'adversité de la dure vie des unicellulaires. C'est l'infection !

En attendant, on se protège comme on peut. Moi, je me lave les mains avec une solution diluée avec de l'acide sulfurique. Putain, ça pique un max ! Mais ça laisse les os lisses et nets. Les pharmacies sont en rupture de stock de masques hygiéniques, qu'importe, j'ai retrouvé le vieux masque à gaz de mon pépé. J'ai pas l'air con dans la rue avec ma gueule d'insecte, j'vous dis pas !

Remarquez, j'ai vu pire, un quidam avec un heaume d'armure médiéval, je doute de l'efficacité de son couvre-chef, vu que le virus est invisible à l'œil nu avec sa taille de 10 à 400 nanomètres, en sachant qu'un nanomètre vaut un millionième de millimètre. Mais que voulez-vous, ces aïeux avait préféré les croisades à 14-18. On n'est pas responsable de sa famille.

Les casques intégraux de vos motos ne sont pas plus efficaces, donc inutile de les porter toute la journée et de dormir avec, la nuit aussi.

Voilà, il n'y a plus qu'à être fataliste, car le virus attaque sans aucun discernement, ni discrimination. Il envahit les corps, tue les plus faibles et repart à la chasse en perdant sa place. Restons stoïque en se répétant qu'il ne sert à rien de se mettre martel en grippe, pour des événements dont on ne peut rien faire ou si peu. Vivez pleinement comme si c'était… j'allais dire une connerie. Ciao bambinos !