Mon Autre, Ma Salsepareille.

isabelle-signoret

  Dom avait la quarantaine expansée d'un César, un basset hound gâteux, une antique R4 brinquebalant, qu'elle troquerait volontiers contre la 403 de ses rêves et d'innombrables centres d'intérêt, mais aucune propension au fanatisme.

  Elle vivait dans un bungalow délabré du camping municipal désaffecté. Un incendie l'avait dépouillée, douze ans plus tôt, des reliques de sa fantasque et vagabonde jeunesse. Une mue radicale avait opéré, qui l'avait guérie de la maniaquerie, avec laquelle elle conservait jusqu'alors, la moindre trace de son passé. Désormais, elle n'encombrerait plus sa vie d'inutiles vestiges.

  L'ermitage austère dans lequel elle se complaisait, loin de la frustrer, la rassurait. Un huissier et un cambrioleur auraient oeuvré à leurs dépens s'ils s'étaient aventuré chez elle. Rien ne pouvait plus lui être arraché. Ce minimaliste foyer la comblait.

  Elle était sereine et se félicitait de n'avoir pas été amputée de l'essentiel; son optimisme avait été épargné. Reconnu et envié, par ceux qui la côtoyaient, il irradiait. Il lui conférait un charisme qu'elle feignait d'ignorer, la plupart du temps, tellement elle craignait qu'un importun parasitât son libre arbitre. En véritable pasionaria de son intimité, elle rabrouait sans ménagement quiconque essayait de lui imposer sa présence. Ses amis fidèles respectaient cette particularité, qu'ils savaient apprivoiser. S'ils raillaient ses emportements, elle leur pardonnait et riait avec eux, consciente de ses excès.

  La bande et elle, avaient fait le casting de leur amitié, sur les bancs de l'école primaire.

  Si La plupart avaient quitté le village, Eric y avait repris le cabinet médical de son parrain. Il avait congédié l'antédiluvienne maîtresse de son prédécesseur et l'avait remplacée par une gironde collaboratrice, qui ne tarda pas à succomber au charme de sa calvitie précoce. Gilles, le vielleux, avait hérité, de sa grand-mère, une masure et y séjournait entre deux maigres cachets, qui ne lui permettaient pas de la rénover. A leur retour des États-Unis, où l'une avait perdu sa virginité sous un stetson malhabile et l'autre ses illusions sur le rêve américain, ce qui revenait au même, Nath et Flo avaient associé leurs déconfitures et avaient ouvert un salon de soins esthétiques, à une vingtaine de kilomètres de leur enfance. Vincent était devenu tailleur de pierres et s'était installé dans le Vaucluse. D'abord séduit par le climat, la truffe et le cépage local, il le fut ensuite par le remarquable hôtel particulier du dix huitième, qu'une chaleureuse autochtone lui proposa de restaurer. Il déploya toute son énergie et son savoir-faire pour répondre aux attentes de l'imaginative et infatigable propriétaire. Le chantier se prolongea jusqu'au jour de la noce et au-delà.

  Des premiers flirts, des études, des amours, des gagne-pain, des expatriations, rien n'était parvenu à entamer l'indéfectible attachement des membres du "club des six". Ils se ressourçaient au travers de familières évocations. Si l'un d'eux les rejoignaient après une trop longue absence, personne ne songeait à lui en faire le reproche. Il était assuré de retrouver son mug ébréché, rangé sur l'étagère ou pendu au crochet, quel que fut l'hôte qui régalait ce jour-là.

  Cette amitié, dont elle se nourrissait, ne la contraignait en rien et autorisait Dom à l'isolement, dont elle avait un besoin physiologique. Elle goûtait, en gourmet, le délice du silence. Sa compagnie ne l'ennuyait pas.

  Elle n'avait jamais eu envie de devenir mère ou femme de. Toutefois elle avait pu apprécier les plaisirs et les affres de ce à quoi elle avait réussi à échapper, grâce à son intarissable cadette Coco qui lui e.mailait, quotidiennement, les tribulations de son conséquent cheptel.

  Celle-ci avait harponné un jovial marin breton, avec lequel elle prétendait vivre une inextinguible lune de miel, ponctuée, à intervalles réguliers, par la naissance d'un ou deux juniors. La prochaine couvée serait-elle proportionnelle à la durée de la campagne de pêche? Coco plaisantait à ce sujet, à chaque fois que son ventre prévoyait d'éclore, mettant ainsi en exergue, sans vulgarité aucune, la virile habileté avec laquelle l'honorait son insatiable AMOUREUX, lors d'accostages revigorants. A trente-six ans, elle conservait sa fougue et son humour adolescents et prétendait devoir bientôt demander une autorisation sanitaire, à la préfecture des Côtes-d'Armor, pour accueillir son sixième petit; faute de quoi, son élevage en surnombre, serait verbalisé pour avoir contribuer à la pollution de la nappe phréatique.

  Les hommes, qui l'avaient accompagnée jusqu'ici, n'avaient jamais reproché à Dom ce choix d'une vie indépendante, qui leur convenait, trop occupés qu'ils étaient à en découdre avec leurs ex.

  Elle avait souvent été peinée d'entendre ces amants attentionnés, tendres et généreux avec elle, reprocher avec virulence, aux mères de leurs progénitures, leur incommensurable cupidité, quand elles réclamaient leurs légitimes pensions alimentaires. Sa poitrine et sa gorge se serraient, comme emprisonnées sous les ruines du World Trade Center, quand à la fin du week-end, ces pères tendaient à leur aîné, le chèque qu'ils estampillaient de leur rancoeur, en l'accompagnant d'un infâme: "Tu donneras ça à ta mère!"

  Elle éprouvait une sincère empathie à l'égard de ces gamins et de leurs génitrices, sans parvenir à analyser les raisons profondes de ce sentiment. Elle n'en gardait pas moins ses distances, ne se reconnaissant aucun droit d'ingérence dans ces vies, où elle tenait un rôle d'intermittente.

  De tous ces "ex-Cocopulants"― sa soeur admettait ce barbarisme ― elle ne savait pas trop lesquels avaient le plus conforté son goût, quasi viscéral et néanmoins réfléchi, pour le célibat et la jachère utérine.

  Hommes et femmes, de son point de vue, perdaient une fabuleuse énergie dans l'obsolète et abrutissante épreuve du mariage, incontestable négatif de la sinécure, si elle en croyait le témoignage des plaignants. Le plus incompréhensible pour elle, était sans conteste, la facilité avec laquelle une majorité de ces écorchés vifs convolait à nouveau, tête baissée, dès que le désoeuvrement menaçait. Pareils aux taureaux obstinés s'offrant aux picadors, ils semblaient supplier: "achève-moi". Tandis que la ola des aficionados bissaient: "vive les mariés".

  "Remariage" avait rejoint la liste non exhaustive et déjà fournie, des concepts dont son esprit refusait d'admettre l'opportunité et auxquels elle n'arrivait ni à adhérer, ni à donner d'explication cohérente et plausible. Toutefois l'aliénation mentale constituait peut-être un début de piste. En outre, elle pressentait que le masochisme serait un suspect potentiel dans cette affaire-là.

  Elle infligeait ces réflexions manichéennes à Coco, quand celle-ci la torturait, à force de théories romantiques et éculées sur les relations sentimentales de ses contemporains. Incrédule attendrie, sa soeur se contentait de sourire, persuadée que Dom n'avait pas encore croisé "le bon". Quelles étaient les caractéristiques de ce spécimen et comment le reconnaîtrait-elle, si d'aventure, il se présentait à elle? La réponse laconique de Coco la plongeait dans un abîme sans fond: "elle saurait!"

  Dom n'avait pas une meilleure opinion des autres formes de cohabitation. Quand bien même, elles lui paraissaient moins utopiques et ménageaient aux deux parties, croyait- elle, une liberté d'expression et une possible émancipation.

  Elle avait constaté, que le temps passant, les deux moitiés d'un même couple finissaient par se ressembler et donnaient l'impression de ne former qu'une seule entité, mutant "unicéphale". Bien malin était celui qui parvenait alors à démêler, lequel des partenaires avait pris l'ascendant sur l'autre. Elle était horrifiée quand l'un se réjouissait de terminer une phrase que l'autre avait amorcée et qu'il achevait son numéro d'une mimique énamourée, se retenant à peine de battre des mains de contentement. Avec circonspection, elle observait ce phénomène chez ses proches et muselait, par égard pour leur susceptibilité, l'effroi qui s'emparait d'elle. Mais vite, l'animal se rebellait; Elle congédiait illico presto son infortuné soupirant du moment, victime collatérale de son impitoyable observation et espérait n'avoir point encore contracté le virus de cette singularité.

  En son for intérieur, subsistait l'infime espoir, que certains individus, à l'instinct de survie plus développé, pouvaient échapper au massacre de leur individualité; elle classait Coco et Son Alban parmi ces rescapés. Pour combien de temps encore?

  Elle s'interrogeait sur cette exception, quand elle entrevit une possible explication. Les absences routinières de l'ARDENT n'étaient pas étrangères au maintien à flot de leurs personnalités et constituaient une des circonstances salvatrices de leurs intégrités respectives; Le job de l'AMOUREUX les sauvait, temporairement. Ne projetait-il pas de stopper ses pérégrinations à brève échéance?

  Désormais elle tendrait ses propres filets parmi les pêcheurs et assimilés. A seule fin de peaufiner ses recherches, elle revêtirait l'imperméable élimé de son policier favori et elle mènerait l'enquête!

  Coco prétendait que la solitude dans laquelle Dom se complaisait, la rendait parfois délirante et lui conseillait de veiller sur sa santé mentale. Elle regrettait que celle-ci refusât la proposition qu'elle lui avait faite, à maintes reprises, de venir exercer son art près de sa seule famille. Rien ne la retenait dans son Berry natal. Les vieilles bâtisses à retaper ne manquaient pas dans sa région d'adoption et sa soeur serait occupée. Son talent s'épanouirait. Elle n'en doutait pas.

  Dom riait devant une telle obstination à lui construire un bonheur préfabriqué. Elle se défendait d'être le moins du monde snob, mais son goût des beaux édifices se satisferait davantage d'un "bâtiment", qui serait au pire inscrit, au mieux classé. Rien ne saurait lui convenir, excepté un bel ouvrage de caractère. Elles riaient.

  Adolescente, Dom était férue de visites du patrimoine. Elle admirait les constructions qui avaient donné leurs titres de noblesse aux ouvriers. Elle traînait ses guêtres sur les chantiers de son oncle. Elle interrogeait le maçon, le charpentier dont la dextérité la fascinait et se faisait souvent houspiller. Elle vouait une grande admiration à la corporation des compagnons du devoir et aurait rêvé d'intégrer une "Maison". Quand elle décida d'entamer l'apprentissage du métier de couvreur, les femmes n'étaient pas admises à postuler dans cette communauté masculine, très conservatrice. La mixité y fut amorcée en 2004 seulement.

  Elle se fit une raison et un ami de son père l'embaucha, bien qu'il fût très réticent, à l'idée d'enrôler une "femelle" dans son équipe. Deux ans plus tard, le phallocrate amadoué, reconnu que ses craintes n'étaient pas justifiées. Il la félicita pour son courage et sa persévérance exceptionnels et ils fêtèrent ensemble, sa réussite à l'examen. Elle enlaça Alain et lui adressa son plus tendre baiser.

  Plus que jamais passionnée d'art, elle envisagea de se spécialiser en monuments historiques et se rendit en Alsace, où elle acquit une solide expérience, dans une entreprise renommée. Les dômes, les flèches d'églises, les toitures de châteaux se succédèrent et n'eurent bientôt plus envie de lui dire leurs secrets. Elle quitta Strasbourg avec la nostalgie de son consistant baeckeoffe. Elle essuya la larme sur la joue de Jean-Marie et en humecta ses lèvres.

  Elle fit son tour de France, et ajouta, à chaque destination, une nouvelle corde à son arc. Le façonnement des girouettes conclut sa formation dans le Perche; elle scia le plomb, le cuivre et le laiton, matériaux nobles, qui grâce à leurs patines naturelles, permettaient une lecture des plus minutieux détails des "banvoles" dans le ciel. Elle embrassa Xavier et l'assura de son affectueux souvenir.

  Elle rentra chez elle, repue.

  Elle proposa ses services aux patrons de la région, qui l'employèrent avec frilosité, dans un premier temps. Sa détermination, sa rigueur et son amour du travail bien fait contribuèrent à lui asseoir une fameuse réputation. Au bout de quelques années d'efforts acharnés, elle eut le sentiment d'avoir convaincu ses pairs, de ses compétences. Les contrats s'enchaînèrent. On lui faisait confiance.

  Un tsunami britannique affolait, depuis quelques mois, les agences immobilières du coin. Les sujets de sa Gracieuse Majesté faisaient leur "marché". L'effet "boule de neige" aidant, les prix grimpaient. Parmi la population indigène, ceux qui n'avaient pas de bien à vendre s'indignaient. Leurs voisins profitaient de cette manne, sans se préoccuper de l'impact qu'aurait cette attitude, sur leur environnement. Les esprits s'échauffaient. Les clans se dessinaient. La sécession menaçait.

Le synopsis:

  Domitille, dite Dom, est une célibataire de quarante-deux ans, sans enfant. Elle habite dans un camping depuis que le feu a ravagé sa maison. Afin de "positiver" l'évènement, elle se convainc que la meilleure riposte est d'épurer son quotidien et de ne plus accumuler d'inutiles traces du passé. Attitude, qu'elle applique aux hommes. Dom est excessive, reconnaissent ses amis du "club des six", mais son inaltérable optimisme, force le respect et l'admiration de ceux qui la croisent. Elle gagne sa vie en tant que couvreur, un métier difficile dans lequel, elle excelle. Sa soeur Charlotte, alias Coco, vit en Bretagne. Elle est mariée au pêcheur Alban et s'épanouit dans la maternité. Elle rêve de la "caser".

  Dans le village de Tournerond-Le-Mont, berceau de la famille, où vit Dom, une partie de la population s'inquiète de l'arrivée massive d'anglais qui achètent de nombreuses résidences, faisant grimper les prix. Dans cette ambiance électrique, Alain, l'associé de Dom, lui présente Charles, un agent immobilier, veuf et père d'un garçon de vingt ans. Il développe sa clientèle britannique et conseille à celle-ci des entreprises compétentes pour la réalisation des travaux. Dom et Charles sympathisent. C'est alors qu'une famille de notables confie, à Charles, la vente de leur "château", jadis fleuron communal, décati aujourd'hui.

  L'émotion des villageois atteint son paroxysme. La rumeur échafaude des scenarii catastrophes, qui défigurent le site. La colère gronde. Entre son attachement pour Tournerond et son affection pour Charles, Dom est tiraillée. Un soir chacun exprime ses sentiments et une dispute les sépare. L'enterrement d'une vieille parente éloigne Charles quelques jours. A son retour, suivant son conseil, le maire de la commune convie les habitants à une réunion, au cours de laquelle il présente les acquéreurs du "château" et leur projet. L'assemblée part rassurée; les nouveaux propriétaires souhaitent faire vivre l'endroit, grâce à l'appui de la population, en mettant sur pied une fête aux accents médiévaux et en rénovant la bâtisse dans les règles de l'art. Charles et Dom font la paix.

  Dom profite, peu de temps, de l'apaisement retrouvé. Sa mère débarque, telle une furie, après avoir quitté son mari. Celui-ci la trompe; elle a intercepté un texto évocateur qui ne laisse aucun doute sur sa duplicité. Dom apprend, par ailleurs, que son père prépare en fait, une surprise, commémorant un événement particulier de leur histoire d'amour. Il demande, à Dom, de veiller sur sa mère jusqu'au jour J. La déprime gagne la maman. Dom la convainc de se distraire. Janie ne se fait pas prier et envahit peu à peu l'espace vitale de Dom. Cette dernière, excédée "l'expédie" chez sa soeur Coco, qui n'est pas fâchée d'avoir quelqu'un auprès d'elle à la veille de son accouchement.

  "Le club des six" se réunit pour l'anniversaire d'Eric, qui a convié Charles; la passion des chevaux les réunit. Penny, sa jeune collaboratrice irlandaise, fille de son meilleur ami, l'accompagne. Elle ne laisse personne indifférent, y compris Dom, dont elle recherche visiblement la compagnie. Dom sent poindre un malaise, qu'elle ne sait pas définir. Est-elle jalouse? Est-elle tombé amoureuse de Charles sans s'en rendre compte? Craint-elle que Penny devienne un obstacle? Malgré ces interrogations elle ne parvient pas à détester Penny et finit la soirée passablement éméchée pour mettre fin à ses tourments.

  Un soir, son téléphone sonne; Coco a mis au monde son sixième bébé. Dom saisit l'occasion d'échapper à la confusion qui lui enserre la poitrine dans un étau et prend le premier train. Elle passe quelques jours auprès des siens. Son père et sa mère ont oublié leurs griefs pour la circonstance. Ils ne veulent pas gâcher la joie des leurs. Elle redevient pendant quelques jours leur petite fille. Lors de ses visites à Coco, à la maternité, Dom s'épanche de manière inhabituelle. L'amour s'est-il enfin révélé à elle? Coco se garde de l'effrayer et la laisse repartir allégée de ses confidences.

  Dom entame une journée maussade de février. Elle éprouve un indicible mal être et est incapable d'en discerner l'origine. Fait-elle une dépression? Charles doit accompagner son fils aux sports d'hiver. Son absence la contrarie-t-elle? Elle se rend sur le chantier du "château", qu' Alain et elle ont décroché. Dans la matinée, le calme du village est perturbé par la sirène des pompiers. Très vite la nouvelle se répand; Dom a fait une chute.

  Pendant son hospitalisation Charles lui rend souvent visite, parfois seul, parfois avec Penny. Puis il part dans les Alpes. Dom refuse qu'il renonce au séjour qu'il promet à son fils depuis des mois. Il la trouve généreuse et la confie aux bon soins de Penny. Les jours qui suivent voient s'épanouir la complicité qui l'unit à la très dévouée Penny. Pour la première fois, Dom laisse quelqu'un entrer et s'installer dans son espace vital sans craindre d'y perdre sa liberté. La sensation d'étouffement qui s'empare d'elle, à chaque fois que quelqu'un semble vouloir s'incruster, n'apparaît pas.

  Elle poursuit sa convalescence chez Penny au grand étonnement de tous. Quelqu'un à réussi à l'apprivoiser en dehors de la bande. Ses amies Nath et Flo la reçoivent dans leur salon de beauté avec Penny et se réjouissent de sa bonne influence. Pressée par Charles, elle finit par regagner ses pénates à contre coeur après quelques semaines.

  Conscient qu'une certaine connivence lie Dom et Penny, Charles fait des confidences à cette dernière et lui demande des conseils sur la meilleure façon d'améliorer leur relation; Dom est plus distante depuis l'accident.

  Penny ne supporte plus de devoir taire l'amour, qu'elle ressent pour Dom. Quand Charles lui annonce son intention de demander à Dom, de partager sa vie. S'en est trop. Penny prétexte un subit mal du pays et se réfugie chez son frère en Grande-Bretagne.

  L'absence de Penny fait prendre conscience à Dom de son attachement profond pour la jeune femme. Elle se remémore les gestes tendres. Les enlacements qu'elle croyaient amicaux. Il n'y a plus de doute dans son esprit, Penny n'a pas cessé de lui dire qu'elle l'aimait. Mais elle ne se résout pas à accepter l 'évidence, trop éloignée de ce qu'elle a été jusqu'ici au regard de tous et à ses propres yeux.

  Il semble à son entourage qu'elle se vide de sa substance. Personne ne comprend. Craignant de la perdre et pensant que son immobilisme est responsable de la situation, Charles la convie à un ultime tête à tête.

  Dom accepte la rencontre, décidée à prendre ce que Charles offrira, pourvu qu'elle cesse de souffrir. Il ne peut pas en être autrement.

  Jusqu'à la dernière seconde elle se persuade que sa raison l'emportera. Mais elle rompt et part le soir même rejoindre celle qui l'attend. Elles ont une maison à encombrer de mille mots d'amour.

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