MONA INSANGUIA

"Près du feu, je t'attendais. Je rêvais de tes mâles caresses, du jeu de tes mains sur mes seins, dans mes cheveux, de la musique s'échappant de nos cœurs d'amants..."

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Tu m'as séduite sous la pluie. L'orage vociférait sa rage. Je courais entre ces arbres millénaires, ne trouvant ni âmes, ni refuges. Soudain tu apparues, sortant de nulle part, à travers cette aveuglante noirceur. Tu me dévisageas et tu m'entraînas au loin. Tu me soutenais avec vigueur, ta main frôlant mon sein. Ma robe détrempée te dessinait mes formes. Je m'enivrais déjà de toi.

Puis, se profila cette maison mystérieuse. La porte s'ouvrit. Tu m'étalas devant cette chaude cheminée et tu disparus quelques instants. Tu m'offris une coupe d'un vin chaud et je bus lentement. Je devenais doucement vaporeuse.

Tu retiras tes vêtements sans gêne, ni pudeur. Ton torse, tes cuisses, tes épaules, tes jambes, ton sexe tout inondait mon regard avide. Je me levai et je fis de même. Nus, nous nous regardions, tels les rois de la création. Tu te rapprochas et ma poitrine s'écrasa contre ton torse brûlant. Déjà, je divaguais.

Je repris une coupe de ce doux nectar. Tes yeux de feu me transperçaient. Mes seins crépitaient et mon sexe bourgeonnait. Étendu sur moi, tu te glissas avec adresse  et souplesse. Je gémissais gorgée d'un plaisir fou. Tu me mordillais le cou et je sentais couler en moi une chaude vapeur d'amour. Saoule, tu me dévoras toute entière. Je me donnais. Je devenais fleur d'un bien-être absolu. Après un long moment, ma voix éraillée se tut. Je flottais dans mon corps et dans ma tête. Légère comme l'oiseau, je m'endormis.

Au matin je m'éveillai mollement. Pas un mot, pas un bruit, que le silence et le calice. Je pris la coupe et je bus. Mon corps tressaillait, mes mains tremblotaient. Je dégustai tout d'une traite. Mon visage se rougissait et dégoulinait. Je tentais en vain de trouver un miroir afin de tout éponger. Tout en déboulant les escaliers, j'aperçus un mot sur la petite table basse ne disant que ceci : «Tu trouveras ce qu'il te faut dans la pièce à la porte de métal.» Des coupes, des milliers et des milliers de coupes s'alignaient regorgeant de ce nectar qui me donnait tant de plaisir.

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"Maintenant, depuis mille ans que je t'attends mon ami, mon amant, mon maître, aussi chaude et ardente qu'un tisonnier et fatiguée de ce sang qui m'abreuve chaque jour, reviens vite… et que tes dents me caressent et me transpercent à tout jamais."