Morte sérénité

janteloven-stephane-joye

Ne plus vouloir aimer

S’éloigner des « il faut »

S’éroder, s’étioler

Comme laine à l’accroc

J’en suis arrivé là

Sans le savoir vraiment

A retenir ma voix

A m’en remettre au vent

Ne plus devoir donner

Plus que je n’ai enfoui

S’étouffer de secrets

Et de pertes à l’appui

J’en veux pour tout aveu

Ces sourires de passage

De moins en moins nombreux

Et l’humeur sous ombrages

Je renonce au désir

A ton cœur, à t’aimer

De mes pleurs, je n’aspire

Qu’à la sérénité

Ne plus pouvoir rêver

S’en interdire le droit

D’un rien à contenter

Voir en demain un poids

J’en suis triste à ce point

Aux bras qui se croisent

Sans soleil au recoin

Même mon cœur se boise

Ne plus savoir baiser

Ni tes lèvres, ni ta main

Quand il faut renoncer

On renie même sa faim

Je m’y ferai, comme tout

 Comme à l’air qui s’en va

Comme à ce bout de nous

Porté à bout de bras

Je renonce au désir

A ton cœur, à t’aimer

De mes pleurs, je n’aspire

Qu’à la sérénité

Ne plus revoir l’été

A l’automne permanent

Pluie et froid accouplés

Me narguant à présent

Plus jamais je n’attends

Je m’y fais à mon tour

Il n’est plus de printemps

Dans une vie sans amour

Je renonce au désir

A ton cœur, à t’aimer

De mes pleurs, je n’aspire

Qu’à morte sérénité

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