Nocturne

Patrick Gonzalez

A l'hôtel des corps perdus, des âmes abandonnées, des heures de solitudes.

L'ampoule nue, jaunâtre qui pendule au plafond. Les draps gris, pathétiques, livides à l'usure du temps. Le lavabo glacial, le miroir fendu, au bout du désespoir les pavés de la rue.

L'escalier immobile, le grincement des marches, la peinture qui s'écaille comme un jour de peau morte.

Le bitume brillant, la pluie, la nuit, l'imper. Quelques pas hésitants à la courbure du vent.

Le néon qui grésille, le bar tabac clignote. Sur le comptoir de zinc, le paquet de gauloises et le café fumant. Il est déjà si tôt ou peut-être trop tard, ma montre ne ment pas, elle ne viendra pas.

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