Nous m'aiment

Depuis que je fais partie de la communauté, je suis étonnée par le nombre de textes qui sont comme des appels "Au secours"

Des textes tellement  tristes et désespérés que parfois, j'en sors toute retournée.

Et ce qui m'étonne le plus, ce sont souvent des textes écrits par des hommes et femmes très jeunes.

Une déception amoureuse, un travail trop prenant, des enfants difficiles, une maladie, la trahison d'un ami, la solitude, une dépendance…

Ils n'espèrent plus rien de la vie, de l'avenir...

C'est effroyable!

Il me semble que l'agitation extérieure d'un monde en folie bouffi de haine, de racisme, de guerres, d'ambition, d'hypocrisie, de vanité, de pognon…

Un monde qui perd ses valeurs, ses sentiments, ses espoirs, ses amours.

Un monde à qui la planète ne suffit plus, et qui cherche à étendre sa fièvre jusqu'à la lune, à mars ou au soleil…

Ce monde, correspond de plus en plus à l'agitation intérieure.

Qui peut se vanter d'y échapper?

La multiplication des suicides, des addictions, des dépressions nerveuses, des "Burnout", des crimes, des tragédies familiales et j'en passe en est la preuve.

Nos propres pensées nous fuient, comme pourrait nous échapper un cheval emballé.

C'est comme dans un film qui va trop vite, un défilement rapide, comme une envolée de papillons noirs, des images, des paroles intérieurement formulées.

L'incapacité de fixer la pensée, ou de faire en soi le vide et le silence, pour un repos fructueux.

C'est une sorte de papotage intime et agaçant.

Tout ce qui nous préoccupe ou nous intéresse, tout ce qui nous inquiète ou nous rassure, afflue en nous, dans un inquiétant tourbillon.

"Elle m'a dit, je lui ai dit, je lui dirai, il ou elle a écrit ceci ou cela , j'ai oublié de, je n'ai pas fait, j'aurais dû…je dois, je ferai je l'écrirai…"

Et d'imaginer, dans notre pauvre tête, un début de lettre ou de texte. Qu'éclipse aussitôt une absurdité, venue d'on ne sait où et parfois aussi, de la colère, de la révolte ou une immense injustice sur des suppositions  souvent sans fondement.

Tous les sentiments tumultueux mènent grand tapage dans notre cerveau, tous les soucis s'introduisent dans nos circuits.

Soudain en flash, l'image d'un enfant difficile, d'une amie malade, d'un mari colérique, de parents vieillissants, du travail, du patron, du temps qui passe…

Combien ai-je dépensé hier? Je n'arriverai pas à boucler la fin du mois…

Bref, le tohu-bohu de notre vie quotidienne ou de nos inquiétudes, projeté, pêle-mêle et férocement, sur l'écran tremblotant de notre imagination.

Cela se produit parfois le soir au moment où on aurait le plus grand besoin de sommeil.

L'insomnie s'ensuit.

Rien de sensé, aucune décision forte, efficace, ne résulte jamais de ce vertige intérieur.

Beaucoup de bruit pour rien.

Quand j'écris pour rien, je suis optimiste.

Si ce procédé est coutumier, voire habituel, il s'ensuit une dégradation des nerfs qu'on peut comparer à l'action corrosive de l'eau sur les rochers.

A cela près que nos pensées sont plus mordantes que l'eau, et notre équilibre  moins résistant que la pierre.

Le remède?

D'abord, savoir à quel point ce "Rock and roll" intérieur nous est nocif et être bien persuadés que nous pouvons l'arrêter.

Dire non, à ces pensées, à ces images, au fur et à mesure qu'elles apparaissent.

Couper radicalement, dès le début.

Choisir une idée calme, heureuse, et l'installer fermement à la place.

La maintenir envers et contre tout.

C'est ma méditation, ma solution personnelle.

C'est difficile?

OUI!

Mais connaissez-vous du bien, du bon, qui soit facile à acquérir, dans le monde actuel, où nous vivons?

Nous avons tout à conquérir, et la plus importante de toutes les conquêtes.

C'est:

Nous-mêmes.