Les saltimbanques (Fin)

… L'obscurité peu à peu s'efface. Des visages connus : celui-ci, un jongleur, qui lui fait un clin d'œil, cet autre, contorsionniste, interrompant sa gymnastique pour la regarder passer maintenant sûre d'elle, détendue... et le petit, là sur le bord, à l'entrée du chapiteau bondé de monde, qui l'encourage en tapant des mains.

Lumière ! Partout la foule. Tout autour des rangées de projecteurs braqués sur elle. Elle tangue un peu sous le choc des sunlights. Durant un court moment, c'est le silence. Soudain, applaudissements à tout rompre ! Joie. Allégresse.

Saltimbanque, ô mon amie du monde des humains sans frontière, de la fantaisie et des rêves éveillés, ne sens-tu pas alors au fond de toi un bouillonnement, une chaleur gagner un à un tous tes membres ? Ô, précieux baladin nourrissant mon esprit de chimères qui caressent d'une apaisante et délicate attention les peines de ce monde plus souvent en souffrance qu'en extase, comment ressens-tu l'ovation qui t'accueille ?

Cris d'enfants dans le public, quelques pas de danse les bras écartés, une révérence pour débuter. La magie s'installe. Tu n'as pas été en retard. Tu n'as pas raté le rendez-vous. Roulement de tambour, le rideau est levé ! Ton show commence.

©2015

(Vidéo associée : https://www.youtube.com/watch?v=5mxFO0qm4dc)

(Photo cirque tzigane Romanès, Paris)