Où j'ai commencé à écrire

17 juin 2013. Ma première hospitalisation psychiatrique. C'est en réalité là, à ce moment précis que j'ai commencé à écrire. A ma sortie le 20 septembre je n'ai pu qu'ingérer ces phrases de Françoise Sagan, qui étaient complètement miennes.

De son roman Toxique,

Le départ d'une hospitalisation psychiatrique :

« Pour la dernière fois, je regarde, sans la voir, la grande pelouse, les arbres... il y a des centaines de gens qui, saisis d'angoisse ou de drogue, les nerfs torturés les regarderont, cet hiver, l'été prochain... »

Que me manquent ce grand parc, cette bibliothèque cafétéria, cette mare aux canards, ce petit bois aux sentiers sportifs. Cette terrasse fumoir où nous partagions trivial pursuit, cafés, clopes, chorales, éclats de rires... Que me manquent ces patients, qui y sont encore, étés comme hivers.

« Si on reste ici plus d'un mois, on doit prendre une telle habitude d'être protégée, considérée et soignée, qu'on ne peut plus sortir sans angoisse. »

Cette échec de sortie en milieu d'hospitalisation, où la venue au monde réelle ne fut que suicidaire et affolante. Qu'il est dur de quitter ce cocon, de soignants, de 28 patients qui forment une famille….Même après une deuxième sortie.

A vous, mes amis de Gauguin.