Pauvres versus Riches

Je m'explique !

Je discutais, la dernière fois, avec un pote… quoi ! quand exactement ? Mais on s'en fout de quand exactement, voyons ! Disons, une dernière fois indéfinie et je lui disais que j'avais l'intention d'acheter un pied-à-terre, mais à la mer. Un appartement au bord de l'eau et pas trop loin de Paris, pour ne pas passer treize heures aller-retour dans la voiture, quand on veut y passer seulement un weekend. Déjà parce que treize, ça porte malheur et que je ne suis pas superstitieux, ça porte malheur, aussi.

Je lui disais que c'était pour y aller, sur une impulsion, quelques jours, comme ça, pour rompre un peu avec la monotonie du béton de la Capitale.

Il me dit : « tu ferais mieux de louer ! Ça te coûterait moins cher. » Ça, c'est bien, une réflexion de pauvres ! Ils ne savent pas compter.

Si tu achètes, c'est un investissement dont tes enfants, au pire, hériteront. De plus, toute ta tribu enfants, petits-enfants, copains, copains de tes copains pourront y aller pour changer d'air.

Si tu n'as ni smala, ni famille, ni copains, ni rien, tu peux toujours le louer, ça te payera les frais de non-habitation.

Je soupçonnais un peu que mon pote n'était pas trop à l'aise, financièrement. Il y a des signes simples qui ne trompent pas éléphantement parlant. D'abord, sa caisse, une vraie épave d'époque Louis XVI !

Personnellement, la bagnole, je m'en fous ! Mais comme je suis snob, je ne roule qu'en Jaguar, car cela fait plus distingué de dire : « tiens, je ne me souviens plus, où j'ai pu garer ma Jag ? » Que de dire : « où est donc, encore passée ma meuf ? »

D'autres signes aussi, le resto, le café, toujours parti aux chiottes, le pote, à l'heure de l'addition. Les pauvres se reconnaissent à leur transit intestinal défaillant.

Je ne parle pas, ici, du radin qui peut être très riche, mais qui a une pathologie psychologique appelée « la maladie de la Radinerie », du nom du psychiatre de la Radinerie, qui l'a nommée le premier, avant moi, mais de peu.

J'avais un autre pote qui avait une sainte horreur des radins, parce qu'il l'était lui-même et les autres lui faisaient de la concurrence déloyale. Imaginez quatre radins déjeunant ensemble au resto, ils vont se retrouver enfermés dans les chiottes pendant des heures à jouer à celui qui craquera le premier. Ils ne sont pas couchés les serveurs !

Le radin pauvre, n'est pas radin, il est économe !

Le radin riche, n'est pas juste radin, il est con, aussi !

De toute façon le radin n'est pas traité ici,  on peut le traiter de radin ailleurs, ici, on ne traite que du pauvre. La pauvreté contrairement à la radinerie, n'est pas une maladie, proprement dite, ce serait plutôt la difficulté à joindre les deux bouts à l'agréable.

Les pauvres ont tous les droits. Il n'y a guère que Gabin qui s'autorise un : « salauds de pauvres ! » Dans « la traversée de Paris à pied, à cheval et en spoutnik. » Le pauvre peut tout se permettre, on ne lui dira jamais rien par peur qu'on vous reproche de pratiquer la double peine. Personnellement, je n'ai rien contre les Pauvres, je ne leur ferais pas de mal, sans leur donner quoi que ce soit pour autant. Il faut que les pauvres restent pauvres et les riches, riches, autrement on ne s'y retrouve plus. Si tous ceux, qui ont du fric, le donnent à ceux, qui n'en ont pas, ils seront pauvres à leur tour, alors que les anciens pauvres seront les nouveaux riches à la Tour d'Argent. C'est n'importe quoi, la répartition des richesses n'est toujours pas faite, alors je préfère encore ne rien changer. Je ne dis pas seulement cela parce que ça m'arrange, mais parce que, depuis que l'on a du fric dans la famille, on sait qu'en faire, raisonnablement. Etre riche ne s'apprend pas en une seule génération,  il faut de l'entraînement ! Ne croyez pas que ce soit de tout repos. Avoir de l'argent ce n'est rien, c'est facile, mais faut-il encore savoir le garder. Donner une fortune à un pauvre en deux mois, il est de retour à la case pôle emploi sans passer par la case caisse des allocs. C'est triste, je sais, mais c'est un fait qu'il faut avoir à l'esprit.

Généralement, les riches sont mal vus et plus précisément par les pauvres en général. J'ai un pote qui n'ose plus aller dans certains quartiers de Paris avec sa Rolls, car on lui crache dessus les vitres au passage, où sur la gueule, s'il l'a ouverte, la vitre, pas la gueule !

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Voilà, c'était ma chronique anti-pauvres, à ne pas confondre avec anti-nantis, car si la pauvreté est un fléau pour autrui, elle est bien pire pour soi-même !