Pensées plus ou moins cohérentes.

Je veux vivre ! Je veux vivre ! Que je lui dis, les yeux baignée de larmes. Et la vie, c'est avec lui que je l'entendais. De près ou de loin, mais toujours dans mon champ de vision.
C'est ce que je pensais, l'an passé. Mais depuis j'ai appris à vivre loin, à vivre sans, et maintenant je veux juste sourire. Sortir dehors, sentir le soleil sur ma peau et le froid me mordre le visage. Je veux sentir le vent faire voler mes cheveux dans tous les sens. Je veux être vivante, encore. Je veux sentir mon ventre se nouer comme lorsqu'il m'embrassait, ma peau frémir lorsqu'il me touchait. Mais il est trop loin. Sept mille kilomètres et pourtant j'entends encore sa voix, si chaude et si grave, qui me murmure « Mais non, tu n'as pas besoin de moi. » Ou quelque chose qui y ressemble. J'ai pleuré, j'ai tellement pleuré en le voyant s'éloigner que j'ai cru que j'en crèverai. Et puis je me suis relevée, j'ai couru, longtemps, sans me retourner.  Et la douleur au fond de ma poitrine s'est apaisée. Petit à petit.
Cette nuit j'ai lu. Quelques lignes, quelques phrases et j'ai l'impression étrange d'avoir grandi en une poignée de secondes. Je crois que je sais. Je crois que je comprends maintenant, pourquoi ils disent tous « Ca va aller. » Je sais que ça va aller. Je n'ai plus besoin d'un endroit où me cacher.