POUR TOI MON SOLEIL ÉGARÉ-Pastiche « Maud Garnier » 2

Douces mains, caresses furtives

Étalons noirs en totale dérive

Royaume des ardents diadèmes

Reflet d'une douce âme blessée

Fin de l'ère de tous les carêmes

Je suppliai ma mère, reine des savoir

De laisser mirer dans les vastes miroirs

Qu'une simple et tendre parcelle de moi

Voluptueuse sous doux souffles de joie

Qu'une toute petite brèche fissurée

Pour que s'embrase un amour effréné

"Vœu fut exhaussé… il m'apparut…"

Son regard dépeignant toutes mes nudités

Je volais déjà au jeu des folles séductions

Il m'apparaissait là en radieuse beauté

Comme une bête muette, seule, statique

Condamnée à de hardis enjeux ludiques

Il me semblait, sous une grisaille, le confesser

Comme égaré dans des papillotes d'angélus

Ses doigts froissés avides de tous mes chorus

Mon cœur bondissait d'une soudaine liberté

Qu'avais-je à offrir d'aussi suave et insensé

Que mon corps à demi-nu et sans atours

Son regard de gentillesse laissa se faufiler

L'odeur d'une myrrhe aux milliers d'amours

Je tremblais aux arômes de ces désirs voilés

Comment sait-il mon corps si bien au détail

D'un grain de beauté ouvert doré tout ébahi

Sous ce sein frétillant aux pointes de corail

Je roucoulais, ignare, d'un plaisir aux vertus flétries

Mes sueurs me pétrifiaient et ma jambe fléchissait

D'une immense retenue, ma main le toucha enfin

Scintillant d'une belle rosée aux odeurs de satin

Je me laissai vaguer aux murmures des tentations

Ma main effleura l'offrande d'une mielleuse passion

Mon cœur chavira me laissant chaude, immergée 

Je palpai ce cristallin aussi tendre qu'un rocher d'Albé

Agonisante au sommeil d'un souffle épuisé, il me darda

Ses yeux attisaient l'extase, m'apaisant de tant d'émois

Ses doigts dans mes cheveux s'éprirent d'une douce romance

Le chant des "Cygnes d'adieux" tout en sourires me fusilla

Il s'évapora comme l'hirondelle au dam de mes somnolences

Oui, comme à l'échafaud de toutes les cuisantes morts

J'abdiquai de tout, n'ayant comme seul et unique gêne

De le retrouver, là où je devais traverser sa flamme d'or

Il me sourit m'apercevant à frémir telle la feuille du chêne

Je vacillai rêvant de ces nuitées aux palpitations chatoyées