Prose Poétique : Spleen

Paul Stendhal

Spleen

En ce moment ma vie n’est plus qu’un vaste chaos, et je crains de ne plus vouloir espérer bien vite trouver la bonne attitude, qui me fera de nouveau apprécier les tendres couleurs pastelles matutinales inondées d’une lumière crue si particulière, le chant des oiseaux, hymne musical à la vie, le temps qui s’écoule, avec une immédiateté de l’instant, pour éviter qu’il ne s’abîme dans la mémoire du passé, celle de l’humanité, avant qu’il ne vécût, la douceur et parfois la violence du vent ce souffle messianique ancestral, la vision idyllique de ces formes nuageuses, qui me font apercevoir de drôles de personnages aux visages qui se métamorphosent, et qui avant de disparaître, dans l’inconscient collectif, pleurent de nous voir si tristes et si perdus, mon chien, fidèle compagnon de vie qui me suit dans mes escapades spirituelles et qui à défaut de me bien comprendre, me donne sans concession un incommensurable amour, mes enfants, qui loin de toujours imaginer la justice du monde, s’interrogent souvent, et ne comprennent plus la triste misère qui ébranle leur amour au sein d’une famille désarticulée, ma femme que j’aime tant, et qui ne le voit pas, Dieu, de qui j’ai tourné les regards et qui me manque incontestablement, la joie de vivre qui était pourtant mienne je me rappelle dans cette enfance si loin maintenant, cette Nature si belle et si changeante, émerveillement quotidien et luxe de vie pour ceux qui la regardent et qui l’entendent, la rosée cristalline qui perle sur cette Nature frêle au petit matin, lavant feuilles et fleurs du profond sommeil dans lequel la nuit les avait plongées, la parant de mille joyaux qui s’envolent dans l’air du temps dès les premiers rayons du soleil, comme pour exhaler de toutes leurs fragrances éternelles, enfin tous ces petits riens qui font de l’existence une si grande dame de laquelle l’on s’est épris pour l’éternité, qui vous fait battre le cœur si fort au fond de la poitrine, que plus rien ne paraît avoir d’importance que cet amour qui reste après l’amour, celui qui vous gagne et vous envahit chaque jour un peu plus et qui vous porte en voyage sur des ailes d’anges vers ce pays où l’on n’arrive jamais.

Les mots glissent sur cette page, avec la limpidité et la pureté de l’eau, celle qui vous lave de toutes les souillures, et qui vous rend un instant plus vrai et plus juste, mais c’est de l’encre qui marque cette feuille pour se rappeler nos iniquités, et marquer l’histoire d’une vie, d’un souvenir impérissable.

Paul Stendhal

  • Bonjour Stephan,

    Entre Balzac et Proust, à défaut de balancer, mon coeur s'envole ! Que de comparaisons élogieuses qui sincèrement m'émeuvent, même si elles ne sont pas méritées, pour un tout petit "poète" que je suis ! Comment ne pas te remercier de tous ces si gentils compliments ? J'aime beaucoup ton expression "le charme mystère", car c'est bien dans le non-dit, ou dans l'entre-deux lignes que l'auteur laisse deviner l'intimité de son sentiment. Le langage est la musique du coeur, et l'esprit danse sur sa mélodie qui se joue a capriccio, parfois fortissimo, parfois pianissimo quanto possible !
    C'est avec beaucoup d'émotion que je te remercie très sincèrement.
    À bientôt de te le lire.
    Bien amicalement.

    Paul Stendhal

    · Il y a presque 11 ans ·
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    Paul Stendhal

  • Très balzacien avec nombre de virgules et deux points. J'aime beaucoup ta prose toujours élégante et pleine de charme mystère dans un langage très châtié. Merci de ce texte fort et littéraire. Cordialement et sympathiquement. stéphan

    · Il y a presque 11 ans ·
    La main et la chaussure

    Stéphan Mary

  • Re-bonsoir Pawel,

    À la croisée des chemins, il faut savoir repartir avec autant d'énergie et de joie qui nous y ont conduit, et c'est le coeur plein d'amour qu'il nous faut continuer sur cette nouvelle route de la vie.
    La fin, en soi, n'est qu'un autre début !
    Merci à toi pour cette belle réflexion.
    Bien amicalement.

    Paul Stendhal

    · Il y a presque 11 ans ·
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    Paul Stendhal

  • le sillon que laisse la perte d'un amour est un danger tant il est en mesure d'engloutir celui qui s'y attarde, aller devant c'est aller vers son avenir qui n'est autre qu'une fin dans un autre sillon, la vérité est de tout faire pour s'y laisser engloutir avec le moins de souffrances possible, de la manière la plus agréable... La plus...

    · Il y a presque 11 ans ·
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    Pawel Reklewski

  • Bonsoir Pawel,

    Les sillons d'hier, forment les chemins de demain, mais il est sage, comme tu l'écris, de continuer sa route en regardant devant soi, et en ne se retournant pas. Vivre l'instant au temps présent, demande plus d'effort que de se remémorer le passé, mais nous apporte un vrai bonheur que l'on peut goûter pleinement.
    Merci Pawel de ta gentille visite, et de ton commentaire fort avisé.
    À bientôt de te lire.
    Bien amicalement.

    Paul Stendhal

    · Il y a presque 11 ans ·
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    Paul Stendhal

  • Bonsoir Nicole,

    Qu'écrire après tous ces compliments que tu m'adresses ? Ils me touchent sincèrement au plus profond de moi, et j'en suis vraiment ému ! Je suis heureux de te retrouver ici, et de pouvoir te lire à nouveau, depuis..., depuis que le temps a commencé de passer, et que la proche douleur, et la terrible souffrance, n'en finiront jamais de finir. Mais chemin faisant, la vie continue son voyage, atténue nos peines, et nous laisse les meilleurs souvenirs des tendres moments du passé, et des êtres chers qui nous ont accompagnés durant tant d'années, et avec qui l'on a tant partagé !
    C'est du fond du coeur Nicole que je te remercie pleinement pour tous ces mots gentils que tu m'as dit ici.
    Je te souhaite également une bonne nuit et t'embrasse amicalement.
    À bientôt de te lire.

    Paul Stendhal

    · Il y a presque 11 ans ·
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    Paul Stendhal

  • le temps laisse des sillons de souffrances ! Alor ne pas rebrousser chemin pour ainsi éviter de tomber dedans !

    · Il y a presque 11 ans ·
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    Pawel Reklewski

  • Bonsoir Paul,

    Une belle plume qui n'est plus a démontrer. Avec cette nature si belle que tous les mots pour la décrire seraient vains !
    Mais toi tu sais faire cela en quelques phrases bien senties et pour décrire les sentiments, tu n'as pas ton pareil.
    Bonne nuit Paul.
    Bises

    Nicole

    · Il y a presque 11 ans ·
    Version 4

    nilo

  • Bonsoir Koumi,

    On ne se refait pas, mais on peut changer, s'adapter, évoluer, et sentir encore un peu plus son coeur battre au fond de la poitrine ! Si on relit la première page, en l'espace d'un "souffle", inévitablement, on se retrouve au dernier mot, et l'histoire se poursuit éternellement dans le temps, marquant pour toujours le souvenir !
    Merci à vous Koumi, pour votre gentille visite, et votre pertinent commentaire.
    À bientôt de vous lire.
    Bien amicalement.

    Paul Stendhal

    · Il y a presque 11 ans ·
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    Paul Stendhal

  • Bonsoir Elisabetha,

    Je ne sais si le style est Proustien, mais la comparaison, bien que très flatteuse, me paraît bien trop élogieuse ! Ici le thème n'est pas tant celui de la nostalgie de l'enfance, que celui de l'épreuve du temps et des souffrances qu'il laisse parfois sur son passage.
    Je te remercie de ta visite et de ton gentil commentaire.
    À bientôt de te lire.
    Bien amicalement.

    Paul Stendhal

    · Il y a presque 11 ans ·
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    Paul Stendhal

  • Refaites-le moi en moitié moins de signes pour voir ? A vue de nez ça pourrait valoir tous les coeurs du monde.
    Suggestion : relire la première page du Rouge et le Noir et juste poursuivre avec ce diapason dans la plume ?

    · Il y a presque 11 ans ·
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    koumi

  • un style très proustien où on retrouve ce thème qui t'est chère: la prégnance des souvenirs d'enfance.

    · Il y a presque 11 ans ·
    Bbjeune021redimensionne

    elisabetha

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