R(enco)nt(re)

Un conseil, lancé la musique et plongé dans la lecture... ca devrait suivre le rythme :

Elle est là sur le bar, elle fait claquer ses talons…. Encore et encore. Et sa résonne dans ma tête, plus fort que les basses, à faire vibrer les glaçons… Un remix de Radiohead hurle et elle toise la foule. Perchée sur son nuage de blanc coton… Elle s'en fout de nous, on existe pas dans son monde. Elle est comme absorbée par le métal qu'elle arpente comme une lionne à la recherche d'une pauvre proie. Son regard gris s'assombrit et se fige. Elle me fixe. Ma main se crispe sur mon verre… Je la sens qui ondule doucement vers moi, ses semelles glissent entre les verres que des inconnus ont laissés en passant. Elle saute à terre et retombe droite, légèrement cambrée. Offrant son cul à portée de main… j'hésite… mais ce n'est pas le style vulgaire qui acceptera de se laisser claquer le fessier sans grogner. Elle jette un regard sur moi pauvre déchet… et fait onduler son corps… mes doigts sont à quelques centimètres de sa peau et une force m'attire inexorablement vers elle… Je me lève et viens tel un aimant me coller à elle. Je la sais insaisissable, à force d'arpenter ce bar et de l'y croiser chaque soir… Elle a jeté son dévolu sur moi et j'ignore encore ce qu'elle compte faire de ma pauvre carcasse à sa merci. Nos corps se frôlent de plus en fort, nos reins se frottent sous l'impulsion électrique qui résonne en écho dans nos corps… et la sueur perle le long de mon échine. Je sens mon sexe durcir et j'essaye de caller mon cerveau sur une autre fréquence. Mais tout son corps hurle « Prends-moi ». Je lui saisis le poignet et on se retrouve sur le parking… je l'éloigne des regards et l'allonge sur le capot d'une caisse banale. J'ai juste envie d'entrer en elle. De mettre fin à se supplice.  Elle me repousse et sourit. Avant d'enlever son tee-shit et d'exhiber fière une paire de petits seins aussi excités que refroidis. Mon corps se raidit d'avantage, elle rit aux éclats face à ma mine enragée. Je sens l'effet de l'alcool s'intensifier… quand sa bouche entre en contact avec la mienne et que sa langue s'enfonce en moi… son jean glisse entre mes mains… et j'entre enfin mes doigts dans cette caverne chaude et humide qui ne demande qu'à mettre fin à sa période d'ermitage… Elle se cambre et gémit. Je crois qu'on nous regarde et je m'en fous… j'ai juste envie de la baiser là, de la faire hurler autant que mon corps en demandera. Je veux la dominer comme elle me soumet… Ma ceinture claque sur ses cuisses quand je la pénètre. Son visage se ferme en un rictus. Elle est trempée et je glisse en elle, encore et encore… Elle hurle et s'agrippe a mon dos. Soulevant mon tee-shirt pour laisser sur ma peau une trace de son passage, ses ongles s'enfoncent dans ma chair au fur et à mesure que j'intensifie les coups de mon bassin. Je lui saisis les cheveux et la retourne là, comme une poupée de chiffon. Je ne maitrise plus rien et me perds en suivant la ligne de son dos… Un serpent s'est glissé de sa nuque pour s'enrouler entre ses hanches… je le vois qui me fixe et ondule encore et encore. Mon regard se perd entre les lignes de couleurs et la carrosserie rayée. Je n'entends plus que le bruit sourd de nos corps qui s'écrasent sur le capot et dans un dernier effort je viens sur sa peau… me retirant à peine d'entre ses cuisses…

Je reste là quelques secondes en suspens. Nous sommes à l'écart des autres et elle me tend une clope, la flamme de mon briquet vacille dans l'air humide de cette soirée d'automne et je me dis que c'est peut-être pas le meilleur moment pour tomber amoureux… elle ne me regarde déjà plus de toute façon…