Remember...

Plage de souvenirs, sans doute plage de mes premiers amours, de mes premiers pas sur une planche, de mes premiers footings et de mes premières larmes devant un orage. Instant pur. Y’a toujours eu cet appel de l’océan… plus particulièrement quand le tumulte résonne en moi. Sans doute que faire ses premiers pas sur le sable face aux embruns laisse une empreinte… Cette puissance contenue par une barrière de dunes peut nous engloutir à tout moment… Et puis ses vagues, antres béants qui recrachent parfois quelques surfeurs courageux… Quand résonne en moi l’appel des vagues, de dompter le monde comme on surf un spot, de sentir mon âme engloutie par l’écume, quand je perds le contrôle de mon ombre… je reviens toujours ici. Observer, peut-être un peu, toiser l’océan. Il me rappelle que la vie c’est tomber et se relever encore... mais pas que. La vie c'est de nouvelles rencontres, des instants fugaces mais intenses qui deviennent des souvenirs inoubliables. C'est des éclats de rire sous la pluie et de pleurer devant une comédie. On ne sait jamais quel chemin emprunter... on ne sait jamais de quelle taille, de quelle forme sera la vague. On attend qu’elle se dévoile, que ses lèvres viennent nous surprendre… Nous embrasser, que sa force nous saisisse par la taille et nous emmène dans les profondeurs de son ventre. Assise dans la dune, je laisse voguer mon esprit jusqu’à la ligne de l’horizon, j’attends le rayon vert… instant fugace. Un coucher de soleil peut paraître ordinaire, anodin. Rien d’extraordinaire quand on voit les merveilles du monde. Mais la simplicité aide parfois à surmonter le plus lourd des obstacles… Quand l'orange de l'astre tombant fait roussir l'écorce des pins penchés. Rendant alors le pelage des écureuils invisible... Quand le vent déchaîne les vagues et que la tempête s'approche de nos côtes, poussant le sable de la dune vers son sommet.

Ce soir-là, je me suis sentie, libre et épanouie. Forte comme en apesanteur, emplie de promesses, certaine que mon avenir est une course effrénée et intense, mais que cet endroit sera toujours là, pour faire une pause, pour reprendre une nouvelle vague…