Rencontre avec une Capricieuse: Chapitre 2: "Amour, Libido, Raison..."

astrov

Résumé du chapitre 1: Ma Libido, sous l'apparence d'une jolie fille rousse, me rend visite. Elle est sympa, mais quand je lui dis que je peux obéir autant à Elle qu'à la Raison, elle m'agresse !
"Vois-tu, Edouard, vous, les humains, vous avez évolué, depuis votre arrivée en ce monde il y a bien des millénaires..."
Elle s'interrompt:  "ça va, ta main ?",  souffle dessus,  et reprend:  "Au tout début de votre création,  la Libido dominait en votre esprit rudimentaire. Puis  la Raison vous est venue. Depuis, ces deux forces cohabitent en vous humains. Et parfois la rencontre a du mal à passer. Pour ma part, je réagis un peu vivement quand on mentionne la Raison. Excuse-moi !"
Je soupire:   "Un peu vivement ! Bon, ça va... Dites, vous avez toutes ce caractère, les Libidos ?"
Sourire hypocrite de Lio, qui affirme:   " Je ne connais pas la totalité de mes collègues. Mais toi, avoue, tu n'as pas à te plaindre de mon action dans ta vie. Tes amours, hein, je les ai bien menés, drivés, coachés. Dis pas le contraire. Tu veux la liste exhaustive  des demoiselles qui..."
"Non merci, je reconnais que tu es performante. Sauf que... J'ai le souvenir de deux pannes, enfin défaillance de virilité, tu en es bien responsable, hein !".  Je me sens un peu lâche de lui lancer ça, mais je peux mordre, moi aussi.  Lio, ça l'amuse:
"Oh le mec !  Défaillance de virilité ! Je te répète que je suis une partie de toi. Je propose, et tu disposes. La première panne (j'adore cette comparaison automobile), c'était il y a deux ans. Cécile, elle s'appelle. Et, tout simplement, elle ne t'inspirait pas, tu voulais juste te prouver... Quoi ? Et ben, la machine n'a pas démarré. Pas grave !".
Dur de le reconnaitre , mais elle a raison.  D'ailleurs, Cécile l'avait pris avec le sourire.
Bon. Mais la deuxième panne (c'est vrai que ce mot est sot.) ?  Sophie, il y a deux mois ? Un temps d'hésitation, et Lio admet:
"D'accord. Petit coup de fatigue, ce soir-là j'ai été négligente et j'aurais dû agir.  Malgré ça, sois honnête, Edouard. Elle est partie de chez toi, déçue, frustrée, sans doute se questionnant sur son charme.  Et  le lendemain, c'est elle qui t'a rappelé, elle ! Vous vous êtes revus le soir même, et... ?"
"Oui, Lio ce fut merveilleux et intense ! Oubliée, la panne de la veille. Bonheur...  Mais pourquoi ?"
"Pourquoi elle est revenue ? J'ai une conscience professionnelle, figure-toi, Monsieur. Aussitôt après, disons,  cet échec,  je t'ai laissé (tu as dû ressentir une bizarre langueur pendant un petit moment) et je suis  vite partie rencontrer ma collègue,  la Libido de Sophie. On a causé, elle a fort bien compris, et a poussé son humaine à te donner une deuxième chance. Et hop ! Ce fut gagné."
Ah dis donc ! Quand les Libidos se mettent d'accord, ça positive.
Soudain je demande:  "Crois tu que sans votre intervention commune, Sophie serait quand même..."
"Revenue  ? Bien, mon gars, je suis fière de toi ! Mais oui, bêta. Amour, tu connais ? Raison, Amour, Libido, qu'est-ce qu'on bosse bien, tous les trois, même si on se querelle parfois."
Depuis quelques instants, à ma porte d'entrée, il y a du bruit, sonnette sans interruption, cris, c'est quoi ce tintamarre ?  Je reconnais mon prénom scandé par une voix féminine.  Lio est ravie:  "Yes ! Ton samedi va chauffer grave, petit gars. Tu sais qui c'est !"
"Eh oui ! Sophie ! J'l'attendais pas ! C'est toi, Lio, qui l'a ..."
"Non, c'est ma collègue qui l'a incitée à venir.  Et moi, là, je vais te donner la super forme, te booster divinement, Edouard !  Mais, avant, tu vas oublier."
Je ne comprends pas: "Oublier ?"
"Que tu m'as rencontrée, que nous avons bavardé. C'est indispensable. Ce ne serait pas possible, autrement. Je serai toujours en toi, active à ton service. Mais tu ne te souviendras pas de moi, de mon apparition dans ta salle de bain !"
Triste je suis ! Elle pose ses doigts sur mes tempes, approche ses lèvres des miennes,  m'offre le si doux spectacle de sa rousseur, et ordonne, tendrement:  "Oublie ! Oublie !"... Et...
Et ?

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Qu'est-ce que je fiche là, moi, en peignoir sous la douche qui ne coule pas, je suis presque sec, d'ailleurs. Donc ça fait un moment...  Me suis-je endormi tout debout ? Perte de conscience ? Aïe ! Ma main, c'est quoi, on dirait une déchirure, une morsure, pas grave, mais j'aimerais comprendre. Suis tombé ? Non, c'est bien la trace de dents. Le plus important, c'est ce vacarme à ma porte, on sonne, on tape, on m'appelle. Les voisins vont râler, un samedi matin.  Je me peigne en catastrophe, et court ouvrir à...
"Sophie ! Ma douce, la surprise chérie !"
Ses bras autour de mon cou:  " Trop envie de te voir, chéri, pas voulu t'avertir !  " Suspicieuse, brusquement:  "T'es seul ? T'étais sous la douche ? Je t'ai entendu parler, et une voix féminine te répondre !"
Elle semble un peu égarée, perdue, comme si une pensée extérieure lui venait, puis rassurée:  " Non, je me suis trompée,  pardonne ! Viens !"  Elle ferme la porte d'un léger coup de pied, m'attire vers elle, m'embrasse. Mais elle recule d'un coup, affolée.  Je souris:  "Eh bé, je suis tellement effrayant ?"
Un peu confuse, Sophie.  "Oh non, non ! Mais, quand je t'ai embrassé, j'ai eu l'impression de voir tout autour de toi..."
Perplexe, Edouard.  "Voir quoi, Sophie  ?"
" De voir une lueur. Une grande lueur. Rousse !"


                           Edouard Huckendubler (expert en douches incitatives)




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