Roald Dahl, quand l’impossible devient possible …

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Chronique : 8 histoires de Roald Dahl rééditées en version collector cette année


Roald Dahl. Un nom bien difficile à prononcer lorsqu’on est haut comme trois pommes et qu’on le découvre pour la toute première fois en classe primaire. A vrai dire, un drôle de nom qui nous renvoie plutôt à ce clown de fast-food qu’à autre chose… Mais souvenez-vous. Faites un effort… Où étiez-vous quand vous avez tourné la première page d’un deses livres ? Quel âge aviez-vous lorsque vous déchiffriez le nom de cet hommesur la couverture ? Roald Dahl.  Ah ah ! A la deuxième tentative on prononce beaucoup mieux vous ne trouvez pas ? Cela sonne alors tout rond en bouche,  ça vous laisse comme un goût de pêche juteuse sur le palais, comme une envie de chocolat dans le ventre et comme un sentiment d’avoir découvert un code secret qui vous ouvrirait alors les portes d’un monde incroyable. Car lorsqu’enfin vous trouviez miraculeusement un des livres de cet écrivain, sur l’étagère toujours vide du CDI – ces livres étaient sans arrêt empruntés, par les derniers de la classe comme par les intellos – alors, vous vous empressiez de vous en emparer et de repartir avec sous le bras, de le transporter comme un trésor, pour le dévorer le soir à la maison, comme une tablette de« délice fondant Wonka guimauve-caramel »…

Je le sais. J’étais comme vous.

Roald Dahl, un gallois, ancien aviateur pendant la seconde guerre, « grognon avec lesadultes et d’une infinie patience avec les enfants » - c’est son illustrateur, Quentin Blake, qui le dit - va dans les années 60, distraire ses propres enfants avec des histoires qui feront de lui un des auteurs de la littérature jeunesse incontournable, et dont les livres feront voyager plusieurs générations de têtes blondes. Quoi de plus normal pour Gallimard Jeunesse de rééditer cette année, huit de ses histoires ! Des histoires, qui nous ont fait aimer les livres petits et qui passionneront aussi nos enfants, mes enfants… Oui.  Je ne sais pas vous, mais moi  il me faut ajouter ces versions collector à ma bibliothèque familiale, à côté des plus grands classiques…

Quentin Blake, réel complice de Roald Dahl et dont les dessins inimitables sont aujourd’hui indissociables de l’œuvre de l’auteur, racontait que ce dernier avait « la capacité d’imaginer des situations surréalistes » et « de créer un univers imaginaire imprégné d’une dimension poétique ». Ses livres « sont des contes à la fois baroques et émouvants, traités d’une manière comique ». Qu’ajouter de plus ? Roald Dahl, un grand conteur : oui. Mais un conteur qui ne bluffe pas, qui ne vous trompe pas sur la marchandise. Un de ceux qui ne mentent pas aux enfants de 10 ans. Les Oompa Loompa, l’ascenseur de verre, les sacrées sorcières et la potion magique de Georges Bouillon nous ont incontestablementfait rêver petits, tout en nous scotchant bel et bien les pieds sur terre. Car dans le monde de Roald Dahl tout n’est pas toujours rose et les personnages n’entonnent pas des chansons mielleuses à tout bout de champ. Non chez Dahl, la pauvreté, la faim, le froid, la mort ou encore la méchanceté des adultes existent. Mais quand tout semble désœuvré, l’impossible devient alors possible : l’enfant pauvre devient alors propriétaire d’une chocolaterie, la pêche devient énorme et offre une échappatoire à James, Georges fait disparaître sa méchante grand-mère et Matilda part vivre avec Mlle Candy qui l’aime.

Oui l’impossible, peut devenir possible. Je vous crois Monsieur Dahl et je vous ai toujours cru. Et cette idée, semée dans la tête d’un enfant, ne peut faire germer que de jolies fleurs…


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