SANG ROUGE

Pascal Germanaud

SANG ROUGE

 

J’arbore un Rock’n’roll

Vers des plis bien complices

Où coulent profit’roles

A flots dans tes coulisses

Je roule dans ton lit

Sans penser, sans malice

Je bois jusqu’à la lie

Ta croupe, ton calice

Et peu importe d’où l’on vient

On a du sang rouge en commun

 

Quand je joue du piano

Sur le noir de ta peau

Je deviens ambidextre

Quand je sens le tempo

Onduler sous ta peau

Je suis le chef d’orchestre

Et peu importe d’où l’on vient

On a du sang rouge en commun

 

Je m’écoule en rampant

Comme serpent se glisse

Te touche en noir et blanc

Mélangeant nos murs lisses

Murmurant sur tes pans

Qui sentent la réglisse

Que c’est bon quand c’est lent

Le rythme gris métis

Et peu importe d’où l’on vient

On a du sang rouge en commun

 

Quand je joue du piano

Sur le noir de ta peau

Je deviens ambidextre

Quand je sens le tempo

Onduler sous ta peau

Je suis le chef d’orchestre

Et peu importe d’où l’on vient

On a du sang rouge en commun

 

Du bout de mes doigts roses

Je roule avec délice

Des « si », des « la » en prose

Sur tes fesses, tes cuisses

Je m’adapte à tes pauses

Je t’aime où je m’immisce

Me servant de la Chose

Comme d’un couteau suisse

Et peu importe d’où l’on vient

On a du sang rouge en commun

 

Quand je joue du piano

Sur le noir de ta peau

Je deviens ambidextre

Quand je sens le tempo

Onduler sous ta peau

Je suis le chef d’orchestre

Et peu importe d’où l’on vient

On a du sang rouge en commun

 

Je mixe les musiques

Amertumes et épices

Des chaleurs de l’Afrique

Au glacial Manneken-pis

Pour l’osmose idyllique

De nos chairs d’artifices

Créant toute une clique

 De filles et de fils

Un’ colonie

De petits gris

Et peu importe d’où ils viennent

Ils ont du sans roug’ dans les veines…

Et peu importe d’où ils viennent

Ils ont du sans roug’ dans les veines.

 

                                      Le 19/07/11.

                                                         Pascal GERMANAUD

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