(se) Connaître et (l’) éviter
Stéphan Mary
Plus nous vieillissons, plus les souvenirs amassés fluidifient la connaissance que l'on a de soi
Croyais-je !
C'est le principe de l'analyse, la dialectique en ébullition, les souvenirs, l'analyse, la compréhension, et peut-être, un jour, l'acceptation
Croyais-je toujours
Dark Vador était mon pire ennemi
Croyais-je sincèrement
Tu es là ? Alors prends moi la main et donne moi la tienne
Ne te retourne pas
Reste sagement dans le sillon de ma mémoire toute récente, celle de la complicité avec Héléna et Dany qui ne pourra que voler en éclat un jour ou l'autre. C'est un peu irréel, donc un peu pas vrai, pas possible, pas tenable. Nous avons couru les expos, les Champs, St Germain et Saint Sulpice. Nous sommes montées à Anvers puis avons continué sur Barbes avant d'opter pour Pigalle et enfin le Saint Jean un peu plus haut. Toujours plus haut. Puis nous redescendions au 14 de la rue...
De la douceur, beaucoup ; De la tendresse, des murmures chuchotés en souriant, des oeillades, des mains qui discrètement viennent se glisser sous le manteau de pluie ; Un extérieur de nous qui se montre sous son meilleur jour : le "on s'en fout ! De ce que peuvent penser, supposer, supputer les gens, les ailleurs, les en-dehors. On s'en fout, nous sommes bien". Je les vois se sourire comme ce qui pourrait être le moment de la rencontre amoureuse. Je laisse filer ce temps qui les concerne et prend du plaisir dans le temps qu'elles me consacrent.
Je sais que je devrais m'éclipser sur la pointe des pieds. Nous nous attachons à cette liaison mais je suis trop indépendante pour vivre un couple déjà constitué plus moi. Non ! Ca m'est impossible alors je veux filer avant que cela ne devienne un souvenir terni par la mauvaise appréciation du temps.
Connaître la dépendance
Croyais-je
Éviter de recommencer
Croyais-je toujours
Dark Vador est mon pire ennemi
Je le crois sincèrement
En attendant ce moment, je me connais dans une autre dimension. Je lévite, j'arrive à faire ce que je veux dans les moments intenses, je ne me sens pas en danger. Je vis quelques jours étranges qui ne sont pas sans m'évoquer les couleurs automnales de cette presque fin de printemps.
Et un morceau de musique entendu quelque part puis fredonné aujourd'hui. Une petite ballade au piano pour une balade en trio. L'air est frais, les rires également. Les baisers humides, les caresses intenses, les ventres qui frémissent se lèvent et s'acheminent hoquetant dans l'atmosphère parfumée aux fragrances de l'amour.
Être épuisée de plaisirs
Se connaître et léviter.
Laisser faire la musique, que la mélodie se joue jusqu'au bout. En connaître les dernières notes, la dernière mesure. Cahier de musique pour inscrire quelques mots sur une portée. Ne plus rien faire. Plus rien.
Laisser être
Dark Vador est devenu un ami
Sans jamais cesser d’être l’ennemi
(se) connaître et (l’) éviter
Ou
Connaître et accepter
Accepter sans comprendre
Ne pas comprendre
Ne rien attendre
Puis
Se reconnaître et
Léviter
Un autre cadeau suite à ton commentaire sur les K. Bach te/nous accompagne. Merci
· Il y a plus de 11 ans ·Stéphan Mary
Bonsoir Stéphan Mary,
· Il y a plus de 11 ans ·Je te remercie sincèrement pour cet élogieux commentaire à mon égard, et je réponds de ce pas au texte dont tu m'as fait cadeau en pièce jointe !
J'adore les cadeaux ( ! ), mille mercis.
À bientôt de te lire.
Bien amicalement.
Paul Stendhal
Paul Stendhal
Merci Paul pour ce commentaire bourré d'intelligence et de sensibilité. Et ceci me renvoie "instinctivement" à ce texte que je t'offre en cadeau
· Il y a plus de 11 ans ·Stéphan Mary
Bonsoir Stephan Mary, (II)
· Il y a plus de 11 ans ·Alors oui, qu'il est beau et simple, de marcher sur un chemin où Niccolò et Pierre se donnent la main dans la liberté de l'imagination sur la route du destin, où le moyen de la fin, reste bien celui du coeur et de la complicité !
Merci encore à toi pour ce très beau partage, et comme l'a dit Gaston Bachelard, « Le noir est le refuge de la couleur ». Alors penons toujours le temps d'inscrire quelques mots sur cette portée qui jamais ne finit !
À bientôt de te lire.
Bien amicalement.
Paul Stendhal
Paul Stendhal
Bonsoir Stephan Mary, (I)
· Il y a plus de 11 ans ·Je te remercie très sincèrement pour ta réponse à mon commentaire, en partageant ma sensibilité de pensée. Il y aurait beaucoup de choses à dire et à écrire sur ton texte, sur cette insane absence qui confine à l'éternel recommencement. Comme l'a écrit Camus dans "le mythe de Sisyphe", « L'absurde naît de cette confrontation entre l'appel humain et le silence déraisonnable du monde », cette révolte du non-sens, qui fait écrire à Clémence Boulouque dans "Mort d'un silence", « Il faut faire du noir une couleur de lumière. » !
Paul Stendhal
Merci de vos commentaires, légers, aériens. Paul, Paganini et Soulages constitueraient quasiment un univers sonore et pictural ( http://www.villamedici.it/fr/programme-culturel/programme-culturel/2013/03/soulages-xxie-si%C3%A8cle/)en ossature de ce texte.
· Il y a plus de 11 ans ·Merci à toutes et tous de votre lecture intrinsèque et de vos commentaires tout en douceur.
Agathe, mets en musique ton texte, une fois, pour voir...
Stéphan Mary
j'adore ta philosohie CDC
· Il y a plus de 11 ans ·agathe
tu es un enchanteur un peu rêveur. Je suis toujours "flouée" par la légèreté de ta plume, son côté aérien même si la gravité est aussi présente forcément dans les sentiments surtout.
· Il y a plus de 11 ans ·En fait une promenade très romantique avec tous les possibles du corps, en lévitation.
Que vive longtemps le temps des rêves!
elisabetha
Lu et apprécié.
· Il y a plus de 11 ans ·Choupette
Lire ce texte fut un plaisir ! Ne plus se poser de questions ! Voilà qui est "confortable" pour la tête et le corps ! Se laisser glisser dans les flots sans vouloir se noyer pour autant ! Juste le plaisir et celui de goûter les mots écrits !
· Il y a plus de 11 ans ·theoreme
Bonsoir Stephan Mary,
· Il y a plus de 11 ans ·Une écriture tout en légèreté, - dans la profondeur et la respiration de l'âme, celle du soi, évoquant "le mouvement perpétuel" de la vie, - qui pourrait bien être lue sur cette musique éternelle de l'existence, ( http://youtu.be/P8HFEflc1tE ), pour se mieux connaître sans rien en attendre, ou quand le "noir est d'or", et qu'il nous sied comme un silence, comme un Soulages !
Une grande plume que la tienne et un instant de bonheur en sustentation dans le temps !
Merci pour ce très beau partage. Cdc.
À bientôt de te lire.
Bien amicalement.
Paul Stendhal
Paul Stendhal
Il y a du sens !
· Il y a plus de 11 ans ·psycose
Si j'avais pu être là, pour accompagner le trio au piano. CDC
· Il y a plus de 11 ans ·Archange Flippé
Merci, mer-ci ! les souvenirs en tiroir disparaissent mais pour mieux réapparaître à la moindre occasion. Tant mieux si ce sont de bons souvenirs
· Il y a plus de 11 ans ·Stéphan Mary
C'est magnifique. Ma-gni-fi-que. et mon commentaire sans intérêt mais ton texte me rappelle a des souvenirs qui ne sont pas les miens. enfin tes mots ont rouvert des tiroirs. Merci.
· Il y a plus de 11 ans ·rafistoleuse