Ses mots sur la corde à linge~the end

Lou

voilà la fin! Je continue pas après cette "fin" car j'ai une autre histoire en plusieurs parties que j'ai en tête! ^^

-Tu viens faire les courses avec moi Eric?

Je regardais ma grand-mère, relevant mon nez de la fenêtre. J'étais en pleine contemplation de la corde à linge. Cette corde qui nous avait unis, Amandine et moi. Elle nous avait aidé à tisser des liens. Et j'avais pu sortir de mon monde. De ma bulle.

-Désolé mamie, je dois voir Amandine.

-Oh l'amoureux!

Je fusillai Angèle du regard tandis que mamie pouffait, faisant tournoyer sa robe à fleurs roses. Ma petite soeur me sourit de toutes ses dents de travers, et replongea dans sa musique, trifouillant les touches de son téléphone. Ma grand-mère disparut dehors, et j'entendis le moteur de la voiture vrombir. Tant mieux.

Je souris avant de me lever époussetant mon jean bleu délavé. Mamie ne savait pas faire les machines à linge, et sans cesse je retrouvais mes vêtements d'une autre couleur. Plus clair, plus foncé, c'était la surprise total. Je sortis à mon tour, m'enfonçant dans le jardin de mon amie. La forêt bordait le potager, et plus loin, Amandine avait construit une cabane en bois où elle stockait ses livres. Je savais où la trouver.

Les branches craquaient sous mes pieds, les feuilles fouettaient mon visage et le vent soufflait très fort. Mais j'y arrivais. Elle était là, je la voyais de loin. Elle avait vêtue une robe pastel et semblait dans ses pensées, un livre sur ses genoux. Sa peau halée brillait au soleil. Elle passa la main dans ses cheveux blonds, clignant des yeux plusieurs fois. Elle était magnifique.

Mon coeur commença à battre la chamade. Je grimpai l'échelle à toute vitesse, pressé de la serrer dans mes bras comme à chaque fois que nous nous voyions. Je l'aimais, mais elle ne le savait pas. Elle sursauta en me voyant, faisant tinter ses bracelets à ses poignets. Elle me sourit, et je m'assis à côté d'elle.

-Tu vas bien, me demanda-t-elle. Tu es tout rouge!

-Oui.. Enfin non... Enfin...

Elle rit de ma gêne. Je triturais mes doigts, horriblement honteux. Mince, je devais lui dire quoi! C'était mon objectif! En me levant ce matin, je m'étais promis que je lui avouerais. Et je n'allais pas faire mon timide!

Elle approcha son visage de moi, posant sa main sur mon front.

-Tu n'as pas de fièvre pourtant...

Lentement, je déposai mes lèvres sur les siennes. Elle ouvrit de grands yeux, étonnée, mais au bout de quelques instants, la surprise passée, elle approfondit notre baiser. Pris d'un courage nouveau, j'essayais de passer ma langue dans sa bouche. Ses dents, jusque là serrées, s'ouvrirent un peu. Nos langues commencèrent un ballet effréné. Un ballet que je n'avais pas envie de terminer.

Je la pris dans mes bras. La nuit tomba sûrement. Qu'importe. Nous restâmes comme ça durant de longues heures, nous enlaçant, nous embrassant, nous chatouillant.

J'étais heureux. Une joie sans limite serrait mon coeur, et je voulais l'avoir près de moi. A jamais.

Finalement, si j'étais heureux, c'était grâce à cette corde à linge. A mes mots. Et aux siens.

Ses mots sur la corde à linge.



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