Tu lis l'alalie là ?

Je suis bien élevé, bermuda à carreaux et de mocassins à glands,  la raie bien plate sur le côté. Un ersatz de Versaillais. J'ai appris les bonnes manières : dire bonjour à la dame ou subir les attouchements de mon confesseur sans esclandre.

Quand Welovewords a proposé un concours avec Minutebuzz, j'ai décidé d'y participer. Vu que je suis un garçon poli, je suis à la lettre les conseils promulgués pour y participer. Je lis : «  Laissez libre cours à votre imagination : le récit doit être court et positif (drôle, décalé) ». D'accord. Dont acte.

Si, j'ai tout compris, la qualité n'est pas le facteur à privilégier pour espérer décrocher le sésame, l'IPad Mini 16 Go. Il faut la jouer façon Eltsine, ou Laurent Gbagbo (le concours m'aura au moins permis de découvrir que ce son nom n'est pas Paquebot comme je le croyais jusqu'alors), dans le style bourrage des urnes.

La galère commence.

Torcher des mots pour en faire une chronique, je commence à savoir faire. C'est devenu un réflexe. Réveil, café, pipi-caca suivi d'une blague qui l'est tout autant à mon fiston qui a la tronche dans le cul, arrivée au bureau pour écrire mes chroniques (il y a un problème ?). Je suis content. Tous les matins, j'ai désormais un nouveau réflexe. Je regarde le nombre de lectures quotidiennes sur Welovewords et j'alimente des stats. Je suis devenu une sorte d'imbécile-heureux du reporting, content de constater que de jour en jour, mes bouses suscitent un intérêt croissant.

Par contre, il y a une chose que j'ai du mal à faire, bien que l'idée me traverse régulièrement l'esprit. C'est de gonfler artificiellement le nombre de mes lecteurs. Et c'est là où le bât blesse pour le concours. En supposant que j'ai été suffisamment sirupeux et drôle pour passer le cap de la présélection, je vais devoir pendant quinze jours jouer au eVRP et me prostituer pour que mon histoire soit partagée et que je gagne en lisibilité.

Au juste, mon histoire rigolote. Ce sera une histoire de cul et elle sera courte : « Prout ».