Un Amour platonique

Hervé Lénervé

En fin de collège, je faisais plus vieux que mon âge. Disons, surtout plus vieux que les autres élèves, because redoublements et j’ai eu une relation d’Amour platonique avec ma prof de français.

Enfin pour moi, c'était de l'Amour platonique. Pour elle, c'était juste une relation de prof à élève, mais platonique quand même, puisqu'on ne niquait pas.

Des fois, elle me demandait d'approcher jusqu'à son bureau (encore un câlin en perspective) pour me susurrer à l'oreille, assez fort pour que toute la classe en profite.

« « «  Vous vous êtes surpassé, Lénervé, cette fois encore. Votre composition libre sur « Un Amour Impossible » est digne de figurer dans les perles du Bac, même si je doute que vous arriviez si loin. Sans m'étendre sur les fautes d'orthographe, nous n'aurions le temps d'en faire l'inventaire. Je vous cite : « Un Amour impossible, c'est un amour peu probable, certes. Pourtant, probable un peu, c'est quand même un peut-être. *»

D'accord ! Mais êtes-vous amoureux, vous-même, pour nous pondre de telles niaiseries ? » » »

Je retournais à ma place en pensant : « » elle a compris mes sous-entendus et me répond dans un message tendre, tout autant codé. « »**

Ah, la magie de l'amour !

Mon amour était platonique, mais pas le sien, car en fin d'année scolaire, alors que je me préparais à retripler ma troisième, son ventre s'était bien arrondi. Et dire que j'en suis peut-être le père.

* J'ai corrigé les fautes, elle avait raison, ça prend du temps.

** Sigles remplaçant les parenthèses, quand c'est la pensée qui parle, itself, en direct.

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