Un arc en ciel d'éternité

Homme de marbre blanc, statue de Michel Ange

Tu gis là allongé sur une couche étrange.

Ton visage paisible semble même sourire,

Plus jamais ici bas nous ne t'entendrons rire

Émilie d'un côté pose ses cheveux clairs

Sur la veste marine de son papa très cher.

Le parfum familier l'apaise un court instant

Courte trêve éphémère, moment si bouleversant.

Amandine sanglote, s'approche timidement,

Elle découvre son père immobile et gisant ;

Le touche de sa main, lien de cœur déchirant.

Adieu mon papounet, je n'suis plus une enfant.

A droite de l'alcôve, une chaise m'accueille

Muette et liquéfiée, le cauchemar va cesser ?

Je souligne ses traits de mes yeux embués.

Je suis l'épouse aimée qui entame son long deuil.

Dans le fond de la chambre qu'on nomme funéraire,

Les grands-parents meurtris de cette réalité

Entourent de leur mieux leurs enfants épuisés.

L'homme repose si beau qu'on le dirait dormant.

Chacun espère encore, qu'il va se relever.

Le 08 mai 2012 la pluie c'est arrêtée,

Nous roulons bouleversés vers notre maison vide,

Quand soudain apparaît dans le ciel dégagé,

Une passerelle lumineuse qui nous fige subjugués

Un arc en ciel d'éternité