Un grand écart

lalice

Les lèvres écloses par un sourire

les paupières closes à m’endormir

entre deux rêves, entre deux mondes,

je traine.

A la radio j’ai entendu des grillons, l’été est loin

mais les grincements du poste m’y balancent

où serai je ?

Enroulé sur mes rêveries troublées,

l’autre moi, celui qui imagine

brouille le film.

Un en haut

un en bas

un grand écart entre deux réels.

Le jeu c’est de dire je

sans prendre feu

sans craquer d’allumettes

sans fissurer ma tête.

Un champ vert se déroule à l’envers.

Un deuxième film en filigrane

vient cabosser le tout premier.

Une couche de glace, verglas mouillé,

sur le trottoir mouillé, la nuit tombée.

Un en haut

un en bas

un grand écart, pirouette, hirondelle.

A la radio j’ai entendu des grillons, l’été est loin

mais les grincements du poste m’y balancent

où serai je ?

Signaler ce texte