Un héros ordinaire

J'étais, affairé à regarder par la fenêtre, sans les voir vraiment, passer les passants qui passaient vraiment, dans la rue. Quand soudainement… quel suspens !

Une femme, belle à mater tomba des quatre fers en l'air, c'est la faute à Castaner, sur le pavé. Elle y, ci-gît, sans bouger d'un chignon. Elle était certainement morte de la mort subite du Grosnichon, il faudrait appeler les secours.

Le « Grosnichonvirus », ce nouveau virus foudroyant qui sévissait en s'attaquant, sans discernement, à toutes les jolies femmes rousses à forte poitrine, mais callipyges nonobstant.

Que faire, mais quel suspens mes amis !

Sortir de chez moi pour porter secours, aide et assistance à la morte, le tout en chausson, mais que diraient les voisins ? Je vais plutôt appeler les pompiers de mon portable… déchargé, merde ! C'est la faute à Blanquer.

Le mieux, c'est d'attendre sans bouger, que quelqu'un, quelqu'une, ne passe. Mais que vois-je ? My God, le suspense est à son paroxysme paroxystique !

Une autre jeune rousse en approche, putain, mais c'est la sortie des rousses, aujourd'hui ou quoi ?  Voilà t'y pas, qu'elle trébuche sur la présumée morte pour tomber à son tour, c'est la faute à Dutourd qui est mort aussi, mais sévit encore.

Allez, je sors, en chausson, tant pis pour le voisinage, avec une pelle pour enterrer les malheureuses infortunées et contagieuses, m'en fous, j'ai une petite poitrine et je ne suis ni roux, ni fille, ni rien ! Je suis en approche en moulinant de ma pelle pour flinguer au hasard les Grosnichonsvirus à portée. Je creuse un trou pour deux, ça ira, ah, ça ira  bien, y'a pas marqué « technicien de surface des profondeurs », non plus, déjà que sur le bitume, c'n'est pas facile du tout à creuser les trous.

J'avais à peine fini de les enterrer, de la belle ouvrage, que j'entends un téléphone sonner et une des mortes y répondre.

-         Oui ! Ah, c'est toi Sophie… non rien de bien passionnant… j'allais faire du lèche vitrine, quand j'ai glissé sur le trottoir et un con est venu m'enterrer avec une autre fille que je ne connais même pas et qui n'a aucune conversation.

Qu'auriez-vous fait à ma place ?

Je suis un gentleman, je n'écoute pas les échanges qui ne me sont pas destinées. Je suis donc rentré chez moi et je ne me suis plus occupé des affaires qui ne me regardaient pas.

Alors, j'ai vu que, dans cette aventure… mais quel suspens, quel suspens ! Que je m'étais tout sali un chausson, c'est la faute à Macron !