Us & coutumes

Enfin, ce n'était pas explicitement prohibé, car il n'y avait aucun texte de loi qui l'interdisait. Mais c'était comme ça ! Remarquez que c'était pratique pour discriminer les sexes. Pantalon = homme, robe = femme, pantalon court = puceau, jupette = pucelle, couche = marmaille, (indifférenciée sexuellement)

Puis des femmes courageuses se sont révoltées. « Quoi et pourquoi, qu'on n'pourrait pas porter la culotte, nous aussi ? » disaient les femmes courageuses.

Ainsi de dures luttes ardues, elles vainquèrent... quirent sur les préjugés coupables et in fine, la Femme, le matin, se dit : « Que vais-je bien pouvoir encore mettre aujourd'hui, jupe primesautière ou pantalon grand froid ? C'était quand même mieux avant ! »

Mais à part quelque réacs, les autres étaient contentes de se libérer d'un carcan socio-culturo-publicitaire.

D'ailleurs, tiens, demain, je vais au bureau en robe, moi, c'est décidé ! Et alors ? Aucun texte juridique, même dans le règlement intérieur de la boite, ne me l'interdit. Il y a juste l'obligation d'avoir une tenue correcte et descente.

Bon, tenue correcte, c'est sujet à caution, descente, c'est sujet au vertige.

Donc, trente minutes après avoir passé le sas de l'Entreprise, j'étais convoqué chez une RH.

C'était une charmante jeune femme, fraîche émoulue des écoles de commerce, dont j'en aurais bien fait le mien, si je ne fus point déjà marié.

-         Monsieur Lénervé, nous avons reçus des plaintes du personnel concernant votre tenue vestimentaire.

-         Vous m'en direz tant ? Mais à quel niveau ? Ma robe, est-elle provocatrice, subjective, incisive ou molaire ? La longueur tombant mi-genou, est-elle outrageuse ? Le décolleté fermé à suffoquer, est-il encore trop plongeant ?

-         Là, n'est pas la question, il demeure que vous ne devez pas mettre de robe. D'ailleurs, c'est la robe de votre femme, ça se voit tout de suite, vous allez la lui déchirer aux emmanchures et vous faire réprimander vertement.

-         Peuh, peuh, peuh, ça se porte comme ça maintenant, c'est la mode pour hommes d'aujourd'hui. Vous ne me paraissez pas tellement branchée pour une jeune femme bien formatée dans le vent de la promotion couche-toi là.

Bref, je fus viré, mais je reste fier d'avoir porté haut mon gravier à l'édifice de la libération de l'homme contre le carcan de l'autoritarisme sociétal.

Venez nombreux demain à la manif sous la bannière «  Pourquoi les femmes auraient-elle le droit et pas nous ? » Messieurs ne venez pas en jupe, ni en robe où on va nous confondre avec la gay pride.

A demain donc, de bonne heure et de bonne humeur ! A part pour ceux, que le bonheur rend maussades, pour réclamer l'égalité entre les sexes.