Valet à Carreau, Dame de Coeur, Roi de Trèfle, As de Pique.

walkman

Il s'agit ici d'une infime partie d'un texte qui n'a rien d'autobiographique ou d'intime. Un texte qui donne vie, certes, à certains de mes propres principes dans une oeuvre absolument fictive.  



"Kkkkkrrrr 


Tsssssiiiiiiwwwwwiiiiiiiwwwwwwiiiiii


Yeeeuuuuwiiiiyeeuuuuwiiiii


Rien à foutre, j'coupe la radio. On doit être quelque part où on en a rien à carrer des gens alors le silence a censuré leur voix. Pour c'qu'est de l'amour, j'compte les tas qu'elles ont fait de moi avec leurs râteaux. J'ai toujours connu la chute avant le lever de rideau alors ils se sont mis à avoir assez confiance en moi pour me relever après m'être casser la gueule d'en haut. Mais j'suis pas rancunier "vis ta vie, trace ton chemin" j'l'apprends par coeur, mais c'est comme retenir de l'eau avec ses deux mains : ça coule tout seul. 

On ne fait rien, alors j'coupe le contact aussi ? Comme ça pas de risque de réveiller les pigeons dans la nuit. Un, deux, trois appels de phares en cas de tempête et après la belle balade, quand faut partir dans l'empressement, rappelle-moi quel parfum empeste ? Bah ouais. 

Je garderai une trace de vous pour mes mémoires, une mèche de cheveux à sniffer parce que le privilège de la défaite s'appelle espoir. Et, avec une vieille musique genre Voulzy, j'aurais moins l'air d'être Brel, je sais qu'on peut me quitter d'ailleurs si j'avais pu je l'aurais fait sur un trottoir de Paris ou d'Alger pour vous apprendre à marcher.

Du coup je reprends la route après un passage à vide, un peu de pression nostalgique dans les rétros juste pour l'adrénaline, et pour l'ambiance aussi. Merci pour tout. Pour les peaux dorées au soleil d'un peu partout et pour les fois où je ramasserai avec les yeux les coquillages sur la plage arrière. Avant ça ma maison c'était quatre murs et.... mais maintenant c'est une trois portes et un toit ouvrant. Plus besoin d'être clostro. L'amour vache dans ces prés fleuris partout autour de moi, une des rares choses qui en fait ne meut pas. Et plus personne pour s'amouracher ni jouer les essuie-glace par temps d'pleurs.

Un jour, promis, j'suivrai une thérapie, Coelho l'a juré il y a le coffre au pied des pyramides. J'ai sa clé et sa carte grise dans la boîte à gants de Pandore, et si quand je creuse, je m'endors, y aura toujours l'airbag pour me sauver la vie. J'arriverai bien, un jour, à voir l'aire de repos et à entendre s'user les freins. Franchement ça ne me dérange pas de franchir en dernier cette putain de ligne d'arrivée. En plus de ça je fais ce que je veux, pour obtenir n'importe quoi j'suis prêt à me faire doubler par n'importe qui. 

J'baisse la vitre parce que où que j'aille, il y fera chaud et j'en profiterai pour penser à eux en en parlant aux autres, comme si j'allumais la clim'. Mais bon, au bout d'un certain kilomètre je passerai sous les radars et les flashs qu'ils émettront, ça fera des souvenirs aux gens à qui ça manquera ici et ceux qui m'aimeront là-bas. Faut que je ralentisse, étrangement après tout ce temps à boire en volant j'continue de voir l'amour avec un grand A rouge sur rond blanc. 

Je sais où je vais mais je n'ai pas de plan et mon guidage... pas de satellite. Juste la prière du désembouteillage des rond-points communs que j'avais avec les filles. Ça me fait penser que je n'ai jamais réussi à quitter les trois ans de la période probatoire... m'enfin qu'importe j'ai toujours aimé comme c'est pas permis. C'est ça de faire du papier rose avec une fleur bleue... l'euphorie passée, elles m'ont dépassé. Alors, bien sûr, elles avaient mon nom gravé sur un coin de nappe en papier... biodégradable... puis biodégradée. Ces voyages que je faisais avec elles, j'étais comme tout le monde sur le route : me sentant invincible. En vrai je rêve encore d'être immortel. Mais au fond de mon cocktail ne retentit plus que le bruit des glaçons, telle une panne sèche, elles sont descendues sur la bande d'arrêt d'urgence, certaines se protégeant derrière la rampe. Ne souhaitant plus faire écho aux coups de klaxons. 

Alors j'y vais. Il faut bien finir par arriver quelque part dans le but d'éprouver quelque chose. 

Et puis si jamais il finit par manquer un petit quelque chose dans votre bonheur réel, un peu comme la pluie par beau temps, il suffira de relever un peu la tête. Je sais que je ne suis pas magicien mais j'ose, donc si jamais sur Nostlagie ils se décident à passer Somewhere Over The Rainbow, ce sera le moment pour moi de plagier Rimbaud. "[Mon] monde a soif d'amour : tu viendras l'apaiser".



iiiiiwuuuueeyiiiiwuuuueeeY


iiiiiiwwwwwwiiiiiiiwwwwwiiiiiisssssT


rrrrkkkkK"

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