Vous le dire

ernestin-frenelius

C’est le jour du cent quatre vingt douzième anniversaire de charles Baudelaire

Que j’ai commencé à réaliser ce que j’avais écrit et dit et j’ai flippé

Il est vrai que depuis quelques années je me fendais de quelque peu poétiser

Mais en parler je ne l’osais guère de peur de passer pour un lunaire atrabilaire

Même pendant bien longtemps bien qu’ils me titillassent je ne les gratais point mes mot

Parce que je craignais fort qu’alors ils fussent fadasses et sots et qu’ils sonnassent faux

Mais ils ne l’entendaient pas ainsi, voulait être écrit, se rebellèrent, et m’assiégèrent

de l’intérieur me menèrent la guerre et forcèrent mes vélléités, j’abdiquais

Pris la plume et l’écrivis, continuai, mais, sans imagination, je n’écrivais

que ce qui m’arrivait, tout ce que je voyais, entendais, sentais, goutais tout ce qu’il y avait et tout ce qui se passait tout autour de moi

Toutes celles et tout ceux que je rencontrais et tout ce que faisaient, disaient, émettait, exhalais toutes celles et tout ceux tout autour de moi

Je n’arrive pas à écrire ce qu’il y a en moi

Mais on en a rien à foutre du fin fond de mes émois

Je ne savais pas pourquoi j’écrivais tout ça comme ça

Pourquoi je gratais tout ces mots qui décrivaient ces tribulations de patachon

Convainu que si je les lisais à quiconque je passerais pour un pitre con

J’ écrivais donc sur tout et un peu partout autant sur les berges d’une rivière qu’au bord de la mer ou d’une piscine, assis par terre par grand ou par beau temps dans une tente ou dans un champs, sur le pont d’un bateau, jamais encore dans les airs, mais sur des bancs publics où sur ceux de l’école, et dans des bars à bières, dans la salle d’attente chez le médecin, ou platré dans sa salle de soin et surtout dans les transports en communs…

Tant qu’on me lisait pas je me grattais mes intimes tsois-tsoin et les fourrais dans des coins

Bien sûr, j’ai un jour, enfin osé les dire mes petits morceaux de vie mis en mots

Sinon je ne serais pas ici transi à vous tracassez de ces mots mis en vie

Si au slam on ne m’avait dit de redonner vie à mes morceaux de vie mis en mots

Mais ça me fait toujours un peu peur de vous dire ce que j’écris

Je ne sais pas pourquoi pas plus que je ne savais pourquoi j’écris

Mais ce jour du cent quatre vingt douzième anniversaire de charles Baudelaire

Deux jours après que je me sois qualifié

J’ai réalisé ce que j’avais écrit et dit et que j’allais devoir vous l’écrire et vous le slamer

Et j’ai commencé à sérieusement flipper

Et j’ai continué à l’écrire

jusqu’à enfin réaliser

Que depuis toujours je cherche des raisons d’écrire parce que j’ai besoin d’écrire

Et vous m’en avez données une

Même si ça me fait peur à en verdir

j’écris pour vous le dire

Je vous remercie de m’écouter

Et Je vais continuer

Demain je vous dirai un peu de ce que j’ai écrit surtout et un peu partout

Enfin surtout dans les transports en commun

A demain.

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