Zombie Panic!

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Zombie Panic !

En entrant dans la station de métro de Central pour rejoindre le quartier de King Cross, Thomas Hirten, ignorait qu’il lui restait moins d’une heure à vivre. Il composta son ticket et couru dans les escalators pour ne pas rater le train de 22h03. Il sauta dans le dernier wagon et les portes de la rame se refermèrent immédiatement après son passage. Une seconde plus tard et Thomas aurait pu avoir la vie sauve. Le métro démarra avant qu’il ait trouvé une banquette libre où s’asseoir. 

Quand il traversa le wagon, il s’étonna d’attirer les regards surpris des autres passagers avant de se rappeler qu’il était déguisé en Jocker. Thomas fut ravi de voir que son maquillage du plus immoral ennemi de Batman faisait sensation. Il avait vraiment soigné son look pour avoir une chance de remporter le prix du plus beau costume à la soirée d’Halloween organisée par le club « The Goldfish ». Dans un souci d’authenticité, il avait téléchargé une photo de l’acteur et demandé à sa meilleure amie Ana, de le grimer à l’identique. Thomas espérait vraiment gagner les billets pour aller voir la finale des tri-nations en Nouvelle Zélande. A plus de cinq cent dollars le voyage, c’était sa seule chance d’assister au match.

La femme en face de laquelle il s’assit, lui adressa un sourire discret. Bien que trop blonde à son goût, il dû reconnaitre qu’elle était plutôt jolie dans sa petite robe noire. Il aurait bien engagé la conversation mais la jeune femme avait déjà détourné son regard charbonneux vers son smart phone.  Déçu, Thomas se cala plus confortablement dans son siège quand le train s’arrêta brutalement sur la voie au milieu du tunnel. Sa voisine de banquette laissa échapper son téléphone qui rebondit à ses pieds. Thomas se pencha pour le ramasser mais elle fut plus rapide. Il lui sourit à nouveau mais elle ne le vit pas, trop concentrée à vérifier si l’appareil avait subi quelques dommages.

Comme la plupart des passagers, Thomas avait beau essayer de se tordre le cou pour tenter d’apercevoir le problème, il ne vit que son reflet dans la vitre du train. Soudain, il se trouva stupide dans son costume du Jocker. Son mascara commençait à l’incommoder et il avait une irrésistible envie de se frotter les yeux.

Un message d’information capta son attention. « Mesdames et Messieurs, le système de freinage de secours a été enclenché par un des passagers. Pour l’instant, nous ne connaissons pas l’origine du problème. En attendant veuillez rester à vos places et ne pas sortir sur la voie. Merci. » Autour de lui, plusieurs passagers poussèrent des soupirs agacés.

Pour se distraire, Thomas observa à la dérobée la quinzaine de passagers présents dans la rame. Deux d’entre eux étaient aussi costumés. Il se demanda combien il y avait de probabilité pour qu’ils se rendent à la même fête que lui. Deux agents de sécurité entrèrent dans le wagon d’un pas décidé. Thomas leur trouva un air juvénile. Un homme chauve, la quarantaine en costume gris, les arrêta pour leur demander des précisions sur la situation.

_ « Restez assis Monsieur et laissez nous faire notre travail ! »

Sans donner plus de renseignements, ils partirent en laissant les voyageurs dans l’ignorance. L’homme au costume gris et ses trois voisins de banquette commencèrent à se plaindre du manque de réactivité de la compagnie de chemin de fer. Tandis que le reste des passagers tentaient de tuer le temps en jouant sur leur téléphone portable ou en écoutant de la musique.

Thomas consulta sa montre, à présent, cela faisait plus de dix minutes qu’ils étaient bloqués à attendre que le train reparte. A part quelques grésillements d’écouteurs, la rame était plongée dans le silence total.           

Et puis, il y a eu un hurlement. Un cri aigüe, déchirant de terreur, venant de l’autre wagon. Instinctivement, Thomas sursauta et tourna la tête. Il avait beau voir la scène de ses propres yeux, son cerveau refusait de fonctionner. C’est le cri effroyable de sa voisine qui le tira de sa torpeur et l’homme à sa gauche qui identifia le danger. Des zombies. Des zombies étaient en train d’attaquer les passagers de l’autre rame.

Vêtements déchirés, couvert de sang, l’air hagard, le visage tombant en lambeaux putréfiés, les cheveux hirsutes, ils étaient pire que dans son imagination. Au moins trois personnes étaient à terre, couvertes de sang et cinq ou six zombies continuaient de chercher des vivants. L’une des créatures croisa son regard, ses yeux translucides avaient perdu leur âme. En s’avança vers lui, elle poussa ce râle morbide, reconnaissable entre tous comme celui de la mort. Seul le sas d’entre les deux rames, le protégeait des zombies.

C’est là que Thomas se mit à crier. Son instinct reprit le dessus et il essaya de s’enfuir. Plusieurs passagers s’affairaient avec peine à ouvrir manuellement la double porte du wagon. Apres plusieurs secondes, ils dégagèrent un interstice suffisamment large pour faire passer une personne par le coté. A peine,  la porte entrouverte, le reste des voyageurs se précipitèrent, s’écrasant les uns sur les autres.

Thomas chercha une autre issue du regard mais en vain. Derrière lui, les créatures en décomposition s’acharnaient sur les vitres, y laissant les traces de sang de leurs dernières victimes. Tous les sens en alerte, il cessa de respirer quand l’un des zombies trouva comment ouvrir la première porte du sas.

Sans réfléchir, Thomas courut jusqu'à la porte du wagon. La plupart des voyageurs étaient déjà sortis et une femme corpulente essayait en vain de se faufiler à travers l’ouverture. Sans hésiter une seconde, il l’attrapa par les cheveux et la tira en arrière pour prendre sa place. Elle essaya de lutter pour sa survie et tira le jeune homme  par le bras, de toutes ses forces mais, déstabilisée par son surpoids et ses chaussures a plateforme, elle tomba en arrière. Quand elle se releva, Thomas avait déjà disparue.

 A peine eut-il réussit à sortir qu’il entendit la deuxième porte du sas s’ouvrir. Thomas n’eut aucun scrupule à laisser seule la femme derrière lui, s’époumoner de frayeur. Complètement affolé, il se mit à courir dans la même direction que les autres passagers. Dans sa course, il ne remarqua pas les deux cadavres sur le coté de la voie, ni leur odeur calcinée. Des malchanceux qui ignoraient que les rails étaient électrifiés.

Thomas courait une heure trois fois pas semaine et il était certain que c’était ce qui allait lui sauver la vie. Il rattrapa facilement le groupe de survivants et dépassa les deux derniers. L’homme devant lui tomba à terre mais Thomas ne pu pas l’éviter. Son pied s’enfonça dans le dos du malheureux avec un craquement écœurant. Il ne s’arrêta pas et continua sa course de plus belle. Il devait mettre le plus de distance possible entre lui et les zombies. Apres une cinquantaine de mètres, il tourna la tête mais il ne vit rien.

A cause de se moment d’inattention, son pied heurta une des traverses de la voie et il s’étala de tout son long, la tête la première sur une des planches en bois. Sonné, il mit quelques secondes à retrouver ses esprits. Une douleur aigue et puissante se réveilla dans sa bouche. Il porta la main a ses lèvres et recueilli le sang qui s’en échappait. Une femme le dépassa. Il la reconnue. C’était sa jolie voisine dans le train. Il l’appela à l’aide mais il ne réussit à émettre qu’un son rauque. Sa mâchoire formait un angle bizarre et il ne pouvait pas la bouger. Elle le regarda avant de se mettre à hurler.

En une seconde, il se rappela pourquoi il était là. Il vérifia derrière lui mais il ne vit rien à cause de l’obscurité du tunnel. Il se remit debout mais la douleur lui vrilla le crane. Il eut envie de vomir et un filet de sang glissa sur ses vêtements. Ses incisives gisaient au sol. Malgré la douleur lancinante qui lui donnait envie de vomir, il reprit sa course.

Le souffle court, il devait s’arrêter souvent pour cracher le sang qui coulait de ses gencives. Après quelques mètres, un trait de lumière lui redonna espoir. La prochaine station. S’il arrivait à rejoindre le quai, il  s’en sortirait en vie. La jeune femme devant, commençait elle aussi à fatiguer à force de crier. L’écart entre eux, s’était considérablement réduit. Elle hurlait pour qu’on lui vienne en aide.

Thomas aperçu enfin le quai. Des policiers attendaient sur la plateforme. Deux d’entre descendirent sur la voie. Le premier le mit en joue et lui ordonna de s’arrêter, tandis que le deuxième aida la jeune femme à monter dans la station. Thomas continua sa course folle pour atteindre la station. Il voulu les prévenir du danger mais sa mâchoire cassée laissa sortir une bulle de sang et un son guttural.

 Les bras en l’air, le visage maquillé et barbouillés de sang, les vêtements sales et partiellement déchiré, Thomas n’avait absolument pas conscience qu’il ressemblait aux créatures auxquelles il essayait d’échapper.   

A la troisième sommation, l’officier tira. Thomas s’écroula, à un mètre du quai d’une balle entre les deux yeux.

Epilogue.

Le lendemain. Journal de 20h.

« Grâce aux vidéos de caméra de surveillance et aux témoignages des survivants, nous en savons plus sur le drame qui s’est déroulé hier dans le métro de Sydney en Australie. Pour fêter Halloween et promouvoir leur école d’art dramatique, plusieurs étudiants se sont déguisés en zombies et ont envahit le train de 22h03 qui joignait le centre ville au quartier de Bondi Junction. La réalité de leur improvisation a provoqué un mouvement de foule et la mort de cinq passagers. Deux personnes se sont électrocutées sur les rails, un homme est mort vraisemblablement piétiné, une femme a succombé à une crise d’asthme et nous venons de l’apprendre, l’homme sur qui le policier en service a tiré est mort après son arrivée à l’hôpital. Le directeur de l’école d’arts dramatique ainsi que les sept élèves déguisés ont été interpelés et arrêtés avant d’être mis en examen. Le représentant des forces de l’ordre, quant à lui, est entendu en ce moment même par la police des polices. Nous en saurons plus sur leurs sorts dans quelques jours. Une dernière chose, amis téléspectateurs, nous vous rappelons que les zombies n’existent pas. » 

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