~NOCES NOCTURNES

Dans les ombres grises s’annonce une fête nocturne où deux êtres pêle-mêle s’épousent dans l’éternité d’une nuit.

Les lèvres sont écrins de baisers.

« Maxime perd ses mains dans ma robe entr’ouverte. Je tremble sentant son désir contre moi.

J’ose et je crains.

Je vibre quand il me tient dans ses mains.

Vais-je savoir l’aimer ? Il semble si différent des autres hommes de ma vie.

J’ai peur de ne plus savoir réjouir un corps…

Ses mains sont si sûres de leurs gestes…

J’ai l’impression de n’avoir connu que des mains hésitantes et malhabiles »

Leurs parfums musquent la nuit galante. ELLE s’éveille sous la paume virile et experte de Maxime. Une naissance qu’elle goûte pleinement, souffle court, le corps en offrande ; ELLE se donne toute entière à son amant. Son corps semble fait pour les mains de Maxime.

Il découvre ses rivages, femme-île encore embrumée, qu’il doit accoster en douceur. Il sent sa peur. Les gestes lents s’accordent au vent repu de tendresse.

Caresses de sable oubliées ça et là…

Caresses sensuelles que sa peau n’a jamais goûté.

ELLE s’abrite sous les paupières de cet homme qui veille sur son désir, Brûlant, charnel !

Ils jouent à e deviner, courbes dans courbes, enracinés dans la nuit qui se prête au jeu.

Dans ses mains ELLE se sent précieuse… Femme…

Et vivre est si doux !

Chacun de ses gestes est là pour la combler.

Dans la peur de cette dérive silencieuse, ELLE devient divinité, déesse de leur Amour.

ELLE se sent faite pour accueillir ce corps. ELLE tressaille encore sans savoir  si c’est la peur, l’étonnement de ce qu’ELLE ressent, l’angoisse de ces émois inconnus et de ne pas pouvoir lui donner ce qu’il attend ou si c’est le plaisir qui la gagne… doublant  le désir…

Le souffle de Maxime chuchote sur sa peau des choses belles… des couleurs non-inventées, de nouvelles saisons…

Dans ces noces nocturnes, ELLE déchiffre l’Amant aux courbes de sa chair. Il tisse les fibres de sa peau, lui dérobant ses secrets les plus intimes dans la langueur de la nuit irréelle.

« A l’aube, nous nous comprenons si bien… j’aime ton arbre qui fleurit contre moi dans cette puissance masculine qui me fait basculer.

Je deviens amazone, tu es à ma merci… dominante jusqu’à l’explosion des cieux… je me rends…

Pourtant ta peau est facile.

Je bois ta bouche.

Nous nous entr’aimons dans l’ombre de la nuit.

Je suis de nulle part, je ne suis plus moi, couverte de baisers d’étoiles… »

« Battent  mes paupières, papillons éphémères qui fêtent ton sourire.

Je ne demande qu’à t’apprendre, te découvrir comme on découvre un trésor.

Tu accostes mes rives de dentelles.

Puis dans la valse des gestes tendres, ta main vient se baigner à ma source.

Je me sens traversée d’un violent plaisir.

Je brûle !

Je supplie tes doigts…

Nous avons perdu l’usage de la parole, des mots mais dans l’appel de l’un à l’autre, nous nous comprenons si bien.

Un écrin de nature posé sur un lit de nuage, orné d’un drap de rosée céleste…

Tes gestes en aveu sur un début de peau et me tam-tam le cœur…

Accueillant l’obscurité, je consume mes braises aux murmures de la mer. Je caresse mes sentiments comme on effeuille une fleur, pétales ambrés colorés de senteurs et passions espérées.

Tes baisers sont troublants au déluge de mes reins. Sous ma robe de caresses serpentent mes dentelles aux valses promises.

Les rumeurs éventent la charmille sous le regard paisible des étoiles, lorsque tu m’habites et peuples mes déserts, mes mains te divinisent et lisse l’écorce de ta peau »

 Extrait de mon roman "LE SOURIRE"  (thebookedition)