A la recherche du bonheur (14)

chloe-n

Depuis que mon fils n'est plus là, plus rien n'est comme avant, les choses ont beaucoup changé à la maison.

Mon mari est débarrassé de la présence de notre fils. Il ne l'a jamais aimé et ne s'en est jamais caché.

Quelques jours après l'enterrement de mon fils, je suis tombée sur notre relevé de compte. J'ai remarqué qu'il y avait de retraits aux montants identiques à des dates régulières. Tout ce qui a attrait à l'administratif, c'est mon mari qui s'en occupe. Je n'ai pas le droit d'y toucher. A chaque fois, mon mari me répondait que c'était pour la voiture. J'ai donc été à la banque pour avoir plus d'explications, et je me suis rendu compte, que ces retraits avaient commencé depuis longtemps, et que mon mari avait un autre compte uniquement à son nom. Je suis tombée de haut. Lorsque j'ai voulu fermer le compte que j'avais ouvert pour mon défunt fils pour y transférer la somme sur le compte de mes autres enfants, le compte avait déjà été clôturé par mon mari. Lorsque je lui ai demandé des explications, il m'a répondu que ma demi-sœur l'avait fermé. Il n'en a pas parlé car le moment était mal choisi, j'étais en plein deuil.

À présent, tous les dimanches, voire le soir directement après son boulot, il se rend dans sa famille. Ils se réunissent comme avant, comme quand nous étions sur notre île. Et quand il rentre, il est systématiquement imbibé d'alcool.

Depuis que mon fils n'est plus là, nous sommes invités chez tout le monde. Et mon mari ne manque pas de lancer des invitations à tout va, même à des personnes que nous connaissons à peine, pourvu qu'ils viennent de notre île. Évidemment, je suis la dernière à être mise au courant. Le dimanche était le seul jour où je pouvais me reposer tranquillement… Maintenant, c'est fini.

Les enfants aussi ont changé. Ils passent plus en plus de temps dehors, avec leurs amis. Ils évitent de les amener à la maison. Je ne peux pas dire qu'ils soient liés comme peuvent l'être d'autres frères et sœurs mais le peu de fraternité qu'ils avaient s'est évanoui. Je dirais qu'ils sont devenus encore plus personnels qu'avant. En fait, ils n'ont aucune affinité. Maintenant c'est chacun pour soi.

Quand la petite dernière est née, ils jouaient tous ensemble mais maintenant ils ont grandi, et leur petite sœur ne les intéresse plus, ils n'arrêtent pas de la rejeter avec des mots méchants. La dernière fois, j'ai dit à mon fils d'aller chercher sa petite sœur à l'école. Il est sorti faire un tour, et quand il est revenu, il était seul. Il m'a juste dit avant de s'enfermer dans sa chambre qu'il pensait qu'elle était rentrée toute seule, qu'à force de faire le chemin deux fois par jour, elle devrait savoir comment rentrer ! Résultat, c'est le gendarme qui fait traverser les enfants à la sortie de l'école qui m'a ramené ma petite. Heureusement que mon mari est rentré tard ce soir-là.

Finis les bonjours ou ne serait-ce les relations que peut avoir une mère avec ses enfants. Ils rentrent, se servent dans le frigo, râlent s'ils ne trouvent pas ce qu'ils veulent, râlent si leurs vêtements ne sont pas propres, ils vont voir leurs camarades, dînent quand ils ont faim et s'enferment dans leur chambre. Plus un mot. Sauf quand ils ont besoin d'argent pour aller au cinéma. Je ne les comprends pas. Ils ne viennent plus avec nous quand nous allons voir leurs cousins et ne sortent même plus de leurs chambres quand nous recevons du monde. Il faut que j'insiste pour qu'ils viennent dire bonjour. J'ai élevé mes quatre enfants de la même manière et pourtant, avec deux d'entre d'eux, ça ne fonctionne pas. Ils sont devenus sauvages. Quand j'essaye de leur parler, si je n'ai pas droit à une porte qui se ferme, ils me répondent. Je ne comprends pas, je leur ai toujours appris le respect, la politesse. J'ai l'impression d'être puni par mes propres enfants. Ils ont pourtant une meilleure vie ici. Je sais que je n'ai pas été aussi présente que je l'aurais voulue, mais j'ai toujours été là pour eux et tout ce que je fais, c'est pour eux.

J'ai remarqué que lorsque mon mari rentre tard du travail, il sent de plus en plus l'alcool. Je n'aime pas ça. Il pourrait avoir un accident. Mais je ne peux rien lui dire, il s'énerve vite, pour un rien. L'autre fois, alors que je venais de terminer mes différentes tâches ménagères, je me suis posée sur le canapé, j'étais fatiguée. J'étais en train d'éplucher une orange quand mon mari m'a dit d'aller faire du thé. Je lui ai répondu que j'irai après, dans 5 minutes. Ca ne lui a pas plu. Il s'est énervé. Il m'a dit que je commençais à ressembler à toutes les femmes d'ici, que l'homme ici, c'est lui, que je devais lui obéir, qu'il allait me dresser si je continuais comme ça. Me dresser ?! Je lui ai répondu que je ne suis pas un animal. Il s'est levé et m'a dit de le suivre dans la chambre. Il a continué à me disputer de plus en plus fort et là, il m'a giflé. Il a commencé à m'insulter, me traitant de tous les noms, puis il m'a frappé encore et encore. Les coups pleuvaient sur mon corps. Il s'est arrêté quand j'ai arrêté de me débattre. Le silence s'est fait dans la maison. Puis j'ai entendu la porte d'entrée claquer. Je me suis relevée, tant bien que mal, je me suis assise sur le bord du lit, tentant de sécher mes larmes. Mais ce sont d'autres larmes que j'ai entendues derrière moi qui m'a fait prendre conscience que je n'étais pas seule dans la chambre. Ma petite était là, horrifiée par ce qu'elle venait d'entendre et de l'image que je lui renvoyais. J'ai tenté de la consoler, de lui dire que ce n'était rien, que je n'avais rien mais les traces que j'avais sur les bras, sur les jambes montraient le contraire. Une fois, nos larmes séchées, je suis allée voir mes aînés. Tous deux étaient dans leur chambre, sur leur lit. Ils ont fait comme si je n'étais pas là, ils n'ont même pas levé les yeux vers moi. J'ai refermé leurs portes, sans un mot. Je suis retournée dans ma chambre et j'ai pleuré. Je me suis allongée, ma fille à mes côtés, qui me caressait pour tenter de panser mes plaies.

Quand mon mari est rentré quelques heures plus tard, il est entré dans notre chambre, m'a dit qu'il avait acheté un gâteau qu'il avait déposé dans la cuisine. Je ne l'ai pas regardé, ni répondu. Il est allé regarder la télé comme si rien ne s'était passé. Plus tard, c'est mon fils qui est venu me trouver pour me dire qu'il avait faim. Je lui ai dit de voir avec son père et j'ai eu droit qu'à un “Pfff” pour toute réponse. Mon mari est passé, sans rien dire. Il s'est finalement occupé du dîner, et chacun a mangé seul, dans son côté.

Les jours suivants se sont passés dans cette ambiance lourde et silencieuse.

Ce que je croyais être un moment de folie passager est devenu mon quotidien. Mes enfants qui pensaient que ce traitement n'était réservé qu'aux femmes mariées ont eux aussi fait les frais. Un mercredi après-midi, mon mari est rentré plus tôt qu'à son habitude. Ca lui arrivait d'arriver à l'improviste pour vérifier que nous ne complotions pas dans son dos, que je ne monte pas les enfants contre lui. Ca fait pourtant bien longtemps que les deux plus grands ne m'écoutent plus. À la sortie de l'école, les enfants ont dix minutes pour rentrer à la maison. Ce jour-là, ma fille aînée est arrivée avec vingt minutes de retard et son père était déjà là. Je savais qu'elle allait se faire disputer et moi aussi, par la même occasion, car j'avais failli dans l'éducation des enfants. Alors que ma fille se justifiait sur son retard, mon mari n'a rien dit, d'un geste, il l'a attrapé par les cheveux et l'a envoyé contre le mur. Je n'ai pas eu le temps de réagir, tout est allé si vite. Il a pris son blouson et il est parti. Je l'ai entendu dans le hall de l'immeuble, plaisantant avec un voisin, comme si ce qui se passait chez nous était normal. Ce jour-là, j'ai compris que mon calvaire ne faisait que commencer. Il ne s'en prenait plus qu'à moi mais aussi aux enfants. Nos enfants. J'ai voulu fuir avec mes enfants mais pour aller où ? Quand bien même, avec mon salaire de misère, je n'aurais pas été capable de faire vivre correctement mes enfants. J'ai peur que l'on me les enlève. J'avais trop peur et trop honte d'aller voir la police. Qui me croirait ? Les enfants étaient terrorisés et tout le monde disait que mon mari était charmant, très serviable, tellement gentil et toujours le sourire aux lèvres.

J'espérais tout de même au fond de moi, qu'un voisin irait se plaindre des cris à n'importe quelle heure du jour et de la nuit et des portes qui claquent mais non.

Quand il est revenu plus tard dans la soirée, il n'a rien dit. Il sentait l'alcool. Son regard a croisé celui de notre chien. Il a commencé à le titiller en lui donnant de légers coups de pieds, à lui tirer les oreilles, la queue mais notre chien a riposté. Mon mari s'excitait de plus en plus, laissant place à l'énervement. Puis d'un seul coup, il a enlevé sa ceinture et a frappé notre chien jusqu'au sang. J'avais beau crier, tenter de le retenir, de le ramener à la raison, mais cela ne faisait qu'attiser sa rage. Ce n'est que lorsque le voisin du dessus a frappé contre les murs en criant d'arrêter ce raffut que mon mari s'est arrêté. Le qu'en dira-t-on a repris le dessus ! Il est allé dans le salon et a regardé la télé comme si de rien n'était. Je me suis demandée jusqu'où irait cette violence, si elle allait s'arrêter un jour. J'espérais qu'il finirait par se lasser de moi, de notre famille, de notre vie et qu'il s'en irait.

Mais j'ai un autre problème. Ma petite dernière a depuis quelques temps des excès de toux, des toux sèches qui manquent de l'étouffer. Cela la fatigue énormément et comme un souci ne vient jamais seul, elle ne mange plus, elle maigrit à vue d'oeil. J'ai donc pris rendez-vous chez le médecin. Après plusieurs examens, le verdict est tombé : ma fille fait des crises d'asthme. C'est notamment génétique me dit le docteur. Ca au moins, mon mari ne pourra pas me le mettre sur le dos. Ils sont plusieurs dans la famille de mon mari à avoir cette maladie. Et la fumée de cigarettes et les poils du chien n'arrangent rien. Nous séparer de notre chien, c'est tout bonnement impensable. Ma fille y est trop attachée. C'est avec lui et son défunt frère, qu'elle s'amusait le plus. Par contre, mon mari, cela nous ferait un grand bien à tous mais là encore, ça relève du rêve. Malgré toutes les recommandations du médecin, mon mari continue à fumer à la maison, dans la voiture, en présence de la petite. Pour l'appétit, le problème ne fait pas de mystère. Elle reste des heures enfermer dans sa chambre (quand sa sœur n'est pas là), passe tout son temps avec son chien, à lui murmurer je ne sais quoi à l'oreille, elle a dû mal à s'endormir, elle invente toutes sortes d'excuses pour ne pas se retrouver seule avec son père. Elle m'a même demandé comment faire pour rejoindre son frère.

Le traitement qu'a prescrit le docteur est très efficace. Ma petite fille recouvre rapidement ses petites joues rondes, ça me fait plaisir et ça lui fait plaisir de me voir enfin sourire. Seulement son père n'a rien trouvé de mieux que de lui dire que si elle continue à manger autant, elle finirait grosse et moche et qu'on ne pourrait pas la marier. Sur ce, elle lui a répondu qu'elle ne voulait pas se marier, qu'elle voulait être bonne sœur. Mon mari en est resté bouche bée.

Lors de notre dernière visite chez le médecin, le docteur m'a demandé de faire un bilan complet de santé car il a trouvé que je n'avais pas bonne mine. Je lui ai dit que j'avais souvent des migraines, sans lui dire pourquoi mais j'ai prétexté la fatigue, le travail, ce qui est vrai par ailleurs mais il a insisté.

Quand j'ai annoncé à mon mari que le médecin m'a demandé de faire des examens, ça été l'accalmie à la maison. On a retrouvé une vie presque normale.

Jusqu'au jour où...

Le diable en personne est réapparu un dimanche matin, alors que je me préparais pour aller à la messe. En sortant de la salle de bains, il m'attendait et m'a plaqué contre le mur et ses mains m'ont serré à la gorge. J'ai essayé de me débattre mais il était plus fort que moi. J'ai crié qu'il était devenu fou, j'ai hurlé qu'il était en train de me tuer, mes pieds ne touchaient plus le sol. Mes filles sont sorties de leur chambre et ont frappé leur père. Même notre chien est venu à mon secours, mais il n'a eu droit qu'à des coups de pieds sur la tête. La petite est allée chercher son frère mais il n'a pas bougé de son lit. J'ai entendu quelqu'un qui tentait d'ouvrir la porte d'entrée puis ma fille est revenue, elle s'est jetée sur son père, tête la première en hurlant, en lui mordant le bras, lui donnant des coups de pieds. D'un mouvement du bras, il m'a poussé contre le mur. A ce moment-là, j'ai eu plus peur pour ma fille que pour ma propre vie. C'est là qu'elle s'est mise à hurler.  “PAPA VA TUER MAMAN”. Encore et encore. J'ai compris qu'elle essayait d'alerter les voisins. Le voisin du dessus n'a pas tardé à se manifester. Il a menacé d'appeler la Police et de porter plainte cette fois-ci. Mon mari a immédiatement enlevé ses mains de mon cou. Mes filles se sont précipitées sur moi. Il nous a regardé les yeux pleins de haine, la lèvre tremblante de rage. Au bout d'un long moment de silence qui nous a semblé interminable, mon mari nous a prévenu que si ce chien se mettait encore à travers de son chemin, il allait s'en débarrasser. Ma petite lui a répondu calmement que s'il touchait un poil de son chien ou s'il levait la main une fois de plus sur moi, il risquait d'avoir de gros problèmes au moment où il s'y attendrait le moins. Elle a fixé son père droit dans les yeux sans battre un cil jusqu'à ce qu'il quitte le couloir où nous étions. Je ne sais pas ce qu'elle a voulu dire mais cela a mis mon mari hors de lui. Il est allé dans la chambre où il a fini de déverser sa rage sur l'armoire, il a pris ses affaires et il est parti.

Je me suis effondrée, mes deux filles dans les bras. Pardon mon Dieu mais à ce moment-là, toutes sortes d'idées sombres ont surgi de mon esprit. Qu'est-ce-que j'avais fait pour mériter une telle remontrance ? J'ai toujours été fidèle à mon mari, jamais regardé un autre homme, je faisais tout comme il voulait, quand il rentrait le soir, il n'avait plus qu'à mettre les pieds sous la table, je m'occupais des enfants. Quand j'étais fatiguée et même lorsqu'il m'arrivait d'être malade, je faisais tout, je ne me plaignais jamais. Pourquoi le bon Dieu ne me rappelait pas à lui ? Pourquoi et combien de temps devais-je encore subir la malédiction de mon mari ? Etait-ce parce que j'avais de nombreuses fois prié que je souhaitais que mon mari ait un accident ou qu'il retourne définitivement sur son île en me laissant enfin en paix avec mes enfants ? Alors s'Il a décidé que ma vie serait faite ainsi, de misère, je retournerais auprès de mon fils. Je prendrais des médicaments, je me jetterai sous les roues d'un bus ou d'un train. Je n'ai pas fait des enfants pour qu'ils subissent cette vie-là, je n'ai rien fait pour subir un tel châtiment. Je suis fatiguée de la vie. De ma vie.

Mes enfants m'oublieront, mes deux aînés n'en n'ont que faire de moi. Ils me considèrent comme leur bonne à tout faire. Ce sera plus dur pour la plus petite. Mais qu'est-ce-que je peux faire ? Ils auront probablement une nouvelle maman. Ils retourneront peut-être sur notre île. Mais au moins, ils ne subiront plus cette violence.


Pendant plusieurs jours, on a pu vivre en paix. Mes aînés ont repris leur petite vie. Je ne sais plus quoi faire avec mon fils. Je ne l'aperçois que rarement. Un fantôme. Quand il ne dort pas, il est avec ses copains. Il ne se donne même plus la peine de partager ses repas avec nous. Il ne parle même plus à ses sœurs, si ce n'est pour insulter la petite dernière.

J'ai beaucoup discuté avec ma petite. J'ai tenté de lui expliquer, de la rassurer ce qu'il se passait à la maison, même si j'ai moi-même du mal à me l'expliquer. Et en fait, c'est elle qui m'a rassuré. Contrairement à son frère et sa sœur, elle se confie beaucoup à moi. Elle me dit tout qu'on ne m'avait jamais dit, même enfant. Elle m'aime. Elle tient à moi plus que tout et elle me protégera toute sa vie. Même si ce ne sont que des paroles d'enfant, cela me touche en plein cœur. Elle me prend dans ses bras comme je le fais avec elle. Je me rends compte que mon bébé grandi trop vite. Malgré son jeune âge, elle est déjà une adulte. Elle ne devrait pas s'inquiéter pour moi. Un enfant ne devrait pas s'inquiéter pour son parent.

Je n'ai pas cherché à savoir où était mon mari. Je m'en foutais royalement. Il pouvait raconter ce qu'il voulait sur moi, mentir comme bon lui semblait, je voulais juste une chose, qu'il me laisse en paix. J'ai profité de son absence pour faire comme lui, j'ai ouvert mon propre compte en banque. A l'allure où notre compte en commun se vidait, je voulais avoir une sécurité au cas où il m'arriverait quelque chose. Au moins pour les enfants.

Mon mari est réapparu au bout de quelques jours la queue entre les jambes, en pleurant. Il m'a sorti je ne quelles excuses sorties de je ne sais où, mais cela n'explique en rien toute cette violence, cette haine. C'est lui qui est venu me tourner autour, m'a offert des petits cadeaux, m'a demandé de l'épouser et de fonder une famille. Malgré toutes ses explications pour tenter de justifier ses excès de rage, il ne s'est pas excusé. Cela aurait été un aveu de faiblesse. Inimaginable de la part de mon mari. Après avoir déversé son ramassis de mensonges, je lui ai dit que s'il recommençait une nouvelle fois, je dirais à tout le monde qui il est réellement, je ne me cacherai plus, les traces parleront d'elles même. J'ai ajouté qu'il était malade, qu'il devrait aller voir un médecin, et je l'ai laissé là. Les enfants, eux, on fait comme s'il n'était pas là.

Depuis son retour, mon mari dort dans le salon. Il ne me touchera plus, de quelque façon que ce soit. Pour les factures, c'est lui qui paye. Je lui donne en liquide ce qui allait sur notre compte. Fini le compte joint. Il ne veut pas que je me mette mon nez dans ses affaires, désormais c'est pareil pour moi. Finie la bonne épouse qui obéit au doigt et à l'œil. S'il n'est pas content, personne ici ne le retient. Qu'il aille au diable !

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