À l'horizon
Julien Darowski
Loin de toi, c'est le ciel grisâtre sans oiseaux,
C'est l'hiver éternel qui gèle les ruisseaux,
Car tout pleure et s'éteint quand le soir tu me quittes,
Quand tes bras et tes mains m'oublient un peu trop vite.
Il ne faut pas que je t'empêche de partir,
Si je ne sais plus rien, si j'ai peur de souffrir,
Car nous nous reverrons bientôt près de l'église.
Mes lèvres te feront, avec fougue, une bise.
Comme chaque matin, tes doigts seront glacés
Et tu seras coiffée de ton petit bonnet.
Ma paume viendra se glisser sur la tienne
Et nos yeux se diront les secrets qu'ils contiennent.
Nous ne parlerons ni des affres de la nuit,
Ni du brouillard épais qui jamais ne s'enfuit,
Nous attendrons le jour et la mer de nuages,
Les cascades figées, la neige et ses mirages.
Puisqu'un soleil d'argent, plus pur que le cristal,
Fera taire les cris de ce vent sidéral,
Puisque, déjà, les lacs, lentement, se réveillent
Au rythme de nos mots chuchotés à l'oreille.
Puisque les animaux s'approchent sans chagrin
Du chalet dans lequel nous sommes si sereins,
Puisque nous nous aimons de la force des anges
Qui veillent sur ce monde aux habitants étranges.
Je couperai le bois d'un arbre malheureux
Pour que jamais plus ton visage ne soit bleu,
Je prendrai une étoile, innocente et perdue,
Pour couvrir d'or et de feu ta peau dévêtue.
Et je resterai là, à frémir contre toi,
Au pied de la montagne où nous tremblons parfois,
Car, chez moi, même les rires d'enfants sont tristes.
Nous serons bien ici : deux amants, deux artistes.
Ensemble nous pourrons peindre le firmament
Aux couleurs de ces fleurs ne s'ouvrant qu'au printemps,
Sous ces averses qui changent la terre en boue
Et font mourir la pluie en traînées sur tes joues.
Il y aura des étés de joies et de douceurs,
Pleins de tendres baisers parfumés de bonheur,
De balades jusqu'à ce que la nuit tombe
À l'ombre de forêts abritant des colombes.
L'automne passera, comme chaque saison,
Les feuilles jauniront les tuiles des maisons,
Mais dans nos cœurs, si grands, ce sera l'Atlantique,
Les vagues, l'océan, ses reflets féeriques.
Peut-être que là-bas tout sera clair pour nous,
Loin des rochers tranchants, à l'abri des remous,
Que tes pleurs finiront par n'être que silences.
Continuons d'y croire, avec calme et patience,
À ces demains meilleurs où dorment des trésors,
À ces pays préservés du poids lourd des remords,
Parce qu'il existe un endroit pour reconstruire
Nos rêves abîmés, nos espoirs, nos sourires.
- Peinture : « Voyageur contemplant une mer de nuages » par Caspar David Friedrich ( 1774–1840 )
- Musique : « Menuet en sol mineur HWV 434 No. 4 » composée par Händel, retranscrite par Kempff et jouée au piano par Romain Nosbaum
- Texte : « À l'horizon » écrit par Julien Darowski en décembre 2017
Des mots ciselés qui redonnent de l'espoir, merci Julien !
· Il y a presque 7 ans ·Louve
Merci à vous Martine de me suivre avec tant de fidélité et de bienveillance.
· Il y a presque 7 ans ·Julien Darowski
Ce n'est pas de la bienveillance, c'est de l'admiration.
· Il y a presque 7 ans ·Louve
Merci, sachez que l'admiration est réciproque et pour votre plume et pour les épreuves que vous avez surmontées.
· Il y a presque 7 ans ·Julien Darowski
Merci beaucoup Julien !
· Il y a presque 7 ans ·Louve
Changer la tristesse en douceurs avenir... C'est tout ce qu'il faut espérer Julien, en cette fin d'année. Amitiés - Nicole ;-)
· Il y a presque 7 ans ·nilo
Merci Nicole, heureux de vous lire et merci pour votre commentaire. Je vous souhaite le meilleur également. Affectueuses pensées.
· Il y a presque 7 ans ·Julien Darowski
Merci Julien.
· Il y a presque 7 ans ·nilo
Parce qu'il est toujours temps de reconstruire
· Il y a presque 7 ans ·Nos rêves abîmés, nos espoirs, nos sourires.Tout est dit c'est doux et rempli d'espoir comme j'aimerai(S???) un horizon comme celui-ci. J'en profite JULIEN car je me fais rare pour vous souhaiter de bonnes fetes de fin d'année.
Franie (Françoise) Sallé Pecquery
Merci Françoise, je vous souhaite le meilleur et espère que votre corps vous laissera un répit pour profiter de ces quelques jours si particuliers. Bien à vous.
· Il y a presque 7 ans ·Julien Darowski
Comme est beau ton poème ! Les images véhiculées, l'espoir, les couleurs et les douceurs... C'est remarquablement bien écrit et augure d'un bonheur simple, mais tellement constructif !
· Il y a presque 7 ans ·Sy Lou
Merci infiniment... Il est des bonheurs simples et accessibles que nous ne savons plus voir... Créer c'est peut-être redécouvrir le monde avec ses yeux d'enfant et l'émerveillement retrouvé des sensations, des saveurs et des couleurs d’autrefois.
· Il y a presque 7 ans ·Julien Darowski
Souffle coupé , cœur gonflé d’émotion délivré au raz de marée de chacun de vos mots ciselés. Une pure merveille. Un vrai bonheur à lire !
· Il y a presque 7 ans ·nehara
Merci encore une fois Nehara, heureux de pouvoir partager ses émotions, toutes vraies, avec d'autres...
· Il y a presque 7 ans ·Julien Darowski
Quelle douce fête pour le coeur, pour tous les sens... Quel partage merveilleux !
· Il y a presque 7 ans ·Gabriel Meunier
Merci Gabriel, toujours un plaisir de vous lire également. Votre parole est pleine d'un humanisme devenu rare.
· Il y a presque 7 ans ·Julien Darowski
quelques bijoux !
· Il y a presque 7 ans ·Car, chez moi, même les rires d'enfants sont tristes.
Et font mourir la pluie en traînées sur tes joues
Que tes pleurs finiront par n'être que silences.
Mes préférés !
Susanne Derève
Un horizon plein d'espoir et un très beau texte,Julien.
· Il y a presque 7 ans ·anne-onyme
Merci de ta grande fidélité et de ton amitié Anne.
· Il y a presque 7 ans ·Julien Darowski