Aimante ressemblance

- Tu m'aimes parce que je lui ressemble, c'est ça ? 
- Non, ce n'est pas ça. 
- Pourtant tu m'as dit que je lui ressemblais. 
- Oui, c'est vrai...
- Tu te souviens ! C'est la première chose que tu m'as dite, ce soir là. Ce soir où tu m'as rencontrée. Tu m'as dit que je lui ressemblais.
- Je me souviens.
- Tu penses toujours que je lui ressemble ? 
- Oui, toujours. 
- Alors tu m'aimes parce que je lui ressemble, c'est ça ? 
- Non, ce n'est pas ça. 
- Alors pourquoi tu m'aimes ? 
- Je ne sais pas. 
- Alors comment tu m'aimes ? 
- Je t'aime avec mes yeux mais mes yeux sont sur mon coeur. 

- Qu'est-ce que tu aimes chez moi ? 
- La descente de ton cou. 
- Mon cou ? 
- Oui. Tu te souviens ce jour là ? Tu avais les cheveux relevés. Une de tes mèches était mal accrochée, elle retombait sur ton cou, invitant mes yeux à chuter avec elle. Mon libre-arbitre s'est écrasé sur ta clavicule ce jour là. En même temps que mes yeux.
- Qu'est-ce que tu aimes d'autres chez moi ? 
- Tout.
- C'est impossible ça ! De tout aimer... 
- Et pourtant...
- Pourtant je crois que tu m'aimes parce que je lui ressemble.
- Non, ce n'est pas ça. 

- Mais tu l'aimes elle ?
- Pas exactement. 
- Comment ça, pas exactement ? On aime ou on n'aime pas. Il n'y a pas de demi-j'aime. Ni de moitié de je n'aime pas. Tu l'aimes ou tu ne l'aimes pas ? 
- C'est plus compliqué que ça.
- Explique-toi ! 
- Je ne peux pas. 
- Pourquoi ?
- Parce que je ne sais pas pourquoi je l'aime ?
- M'aimes-tu au moins ? 
- Je ne sais plus. Pourtant...
- Pourtant ? 
- Pourtant j'en ai besoin.