APRES

Marcel Alalof

APRES

Je suis dans ce monde où rien n’est un drame, parce qu’il n’y a pas lutte pour la vie, parce que l’individu n’existe pas. J’écoute sans être vu.

 Peut être devrais-je me signaler à leur attention. Après tout, la frontière est ténue.

Vous avez tout dit, mes amis, sur cette année de lycée qui paraît si importante pour vous. En réalité, vous vous souvenez d’elle, de moi, parce qu’il s’agissait de la dernière année de lycée. Je crois que je n’avais pas la personnalité que vous me prêtez. Ou alors tout le monde l’aurait su, et peut être moi-même. En réalité, comme nous tous, je tentais de tirer mon épingle du jeu. Je vous séduisais à dessein, pour bénéficier de votre sympathie, pour être aimé, quoi ! D’une certaine manière, je tirais profit de vous.

Marcel, rappelle-toi, lorsque nous nous sommes revus, essentiellement par hasard ou quelquefois invités, j’étais beaucoup moins cordial. Tu ne devines pas ? Je n’avais plus réellement besoin de toi. Ca te paraît dur ! C’est la vie.

A présent, vos souvenirs seront sans doute éclairés sous un jour nouveau. Mais je vous sens confus. Nous reprendrons cet entretien, si vous le souhaitez. De toute façon, à bientôt !

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