Arlésienne

Susanne Derève


Juste une nuit de peu d'étoiles

où j'écoute le son de ta voix

ce qui me restera de toi

le temps un fruit mûr dans ta paume

dans ta main d'homme

aux veines bleues

 

Noces d'été

Je porterai comme une offrande

aux  heures muettes de la nuit

la lumière et le vent  l'arc-boutant du jour

ton pas lent de marcheur sur le pavé

des cours

l'air brûlant des garrigues

et l'égale rumeur des fontaines

 

Je porterai  comme on braconne

aux  heures tendres de la nuit

la pierre dorée des oratoires

le lit de calcaire des tombeaux

l'ombre douce des lauzes

 

ta peau contre ma peau

dans l'aube pâle  aux portes   

du sommeil   un rêve enclos

sous la paupière

comme une barque souterraine

chargée  d'images et de mots

au creux de la nuit Arlésienne




Illustration : photo Rechab ( cloître Saint-Trophime)

 

 

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